BNF : https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb119019504

Estienne, Henri (1528? – 1598)

« Henri II Estienne était fils de Robert Estienne et petit-fils d’Henri I Estienne, chef de cette illustre famille d’imprimeurs. Né à Paris en 1528, il fut élevé avec le plus grand soin, se montra dès son jeune âge, par son érudition et sa connaissance des langues anciennes et étrangères, digne du nom qu’il portait et qui lui valut, dans ses voyages, l’accueil le plus distingué des princes, des prélats et des savants de tous pays.Il parcourut l’Italie, l’Angleterre, le Brabant, voyageant toujours à cheval et s’arrêtant assez longtemps dans chaque pays pour en apprendre la langue. Son père, ayant embrassé le calvinisme, était réfugié à Genève. En 1551, il alla l’y rejoindre, revint à Paris en 1554, retourna à Genève en 1555, y établit en 1557 une imprimerie distincte de celle de son père et les réunit à la mort de celui-ci, en 1559. Il fut aidé dans ses travaux par Ulrich Fugger[1], qui appartenait à une riche famille de tisserands allemands et était venu se fixer à Genève après une vie assez agitée. Fugger était lui-même un helléniste distingué et possédait une très riche bibliothèque où se trouvaient les manuscrits les plus rares. Henri Estienne y rencontra de précieuses ressources pour ses publications et Fugger lui prêta en outre une aide pécuniaire qu’Henri Estienne reconnut en se qualifiant, sur certaines de ses éditions : « Illustris viri Huldrici Fuggeri Typographus ». Les travaux d’Henri Estienne ne lui donnèrent pas la fortune; ruiné et poursuivi par ses créanciers, il fut obligé de quitter Paris, erra de ville en ville et mourut aliéné à l’hôpital de Lyon en 1598[2]. » Mennessier de La Lance (1915-1921)


1. (Fugger Ulrich 1526-1584)
2.Voyez, sur cette célèbre famille d’imprimeurs, la notice importante qu’Ambroise Firmin-Didot lui a consacrée dans la Biographie Didot-Hœfer.