BNF : https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12008074x

Marsili, Luigi-Ferdinando (1658 – 1730)

« Géographe, naturaliste et militaire. Né et mort à Bologne, 1658-1730. Après de bonnes études, il accompagna à Constantinople le baile [1] de Venise et y séjourna un an, se renseignant sur tous les détails de l’armée turque, et faisant des observations d’histoire naturelle. Revenu dans son pays en 1680, il entra comme simple soldat au service de l’Empereur Léopold Ier dont la capitale était menacée par Kara-Mustapha qui avait envahi la Hongrie soulevée contre l’Empire et s’était joint à Tekeli. Marsigli obtint une compagnie en 1683, mais, blessé et fait prisonnier à l’attaque de Raab, il fut vendu par ses maîtres à Achmet, pacha de Temeswar, qui fut empoisonné peu après. Racheté par deux pauvres soldats bosniaques qui l’emmenèrent en Dalmatie, il subit toutes sortes de misères et était chaque soir enchaîné à un pieu au milieu de leur cabane. Il fut enfin délivré par le sénateur Ciurani. Il rentra alors au service de l’Empereur qui le nomma colonel en 1689, lui donna la direction d’importants travaux de fortifications, et l’employa ensuite comme commissaire général pour régler les limites des deux Empires après la paix de Carlowitz en 1699. La succession d’Espagne ayant rallumé la guerre en 1701, Marsigli, alors général, eut le commandement en second de la place de Brisach, assiégée par le duc de Bourgogne, et qui capitula après 13 jours de tranchée. L’Empereur estima la défense insuffisante, fit traduire le Comte d’Arco qui commandait la place et Marsigli devant un conseil de guerre. D’Arco fut condamné à mort et exécuté; Marsigli à être dégradé de ses charges et honneurs. Il demanda en vain la revision de son procès, et reprit philosophiquement ses voyages et ses observations militaires, géographiques et d’histoire naturelle qu’il n’avait d’ailleurs jamais abandonnées au milieu des périls et des fatigues de sa vie aventureuse, « travaillant comme s’il était dans son cabinet ». La plupart de ses nombreux ouvrages sont écrits en italien, quelques-uns en français; le suivant, cité ici à cause des détails qu’il donne sur la cavalerie et publié après sa mort, est en français et en italien. » Mennessier de La Lance (1915-1921)


1. Baile, titre qu’on donnait à l’ambassadeur de Venise auprès de la Porte Ottomane. C’était alors le sénateur Ciurani.