BNF : https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12111525s

Frémiet, Emmanuel (1824 – 1910)

« Sculpteur français et surtout sculpteur animalier, 1824-1910. Neveu et élève de Rude, il étudia particulièrement l’anatomie des animaux et fit d’abord à la clinique de l’École de Médecine, des moulages de pièces anatomiques, puis, pour le Muséum, des lithographies relatives à l’ostéologie comparée. En 1875, il succéda à Barye dans la chaire de dessin et de modelage au Muséum. Son premier envoi au Salon fut une gazelle, en 1845. Il fit ensuite — pour ne citer que ses principales œuvres hippiques
— À Montfaucon. Jeune cheval de trait. Exposé en plâtre et coulé en bronze après l’exposition 1853 [1].
Les Chevaux de halage (1856).
Le Centaure Térée emportant dans son antre des ours pris aux montagnes de l’Hémus (1861).
Le Cavalier romain et le Cavalier gaulois (1864).
Napoléon 1er, statue équestre, pour Grenoble (1868).
La métamorphose de Neptune en cheval (1869).
Statue équestre de Louis d’Orléans (1869).
Les Chevaux marins de la fontaine de l’Observatoire (1870).
La Statue équestre de Jeanne d’Arc de la place des Pyramides (1874). Il en fit une réplique, réduite et un peu modifiée, en 1888, pour la ville de Nancy. À la suite de certaines critiques, il enleva et refit entièrement, à ses frais, celle de 1874, la corrigea légèrement et la fit replacer sur la place des Pyramides, en 1899.
Le grand Condé, statuette équestre, pour Chantilly (1881).
Le porte-falot à cheval de l’Hôtel de Ville de Paris (1883).
Velasquez à cheval dans le Jardin de l’Infante (1890).
Saint-Georges transperçant le dragon (1891).
Isabeau de Bavière (statuette équestre) (1892).
Statue équestre de Louis XIII (vers 1898).
Deux des quatres groupes équestres du pont Alexandre-III (1900).
Statue équestre de Duguesclin pour la Ville de Dinan (1902).
François Ier, statue équestre (1904).
Le Comte du Passage, dans ses papiers inédits, cite comme une de ses dernières œuvres hippiques, la Rentrée au pesage de deux poulains de pur sang. J’ignore où cette pièce est placée.
Il est difficile de montrer une plus complète connaissance de l’anatomie du cheval, de ses différentes attitudes et de ses mouvements, que ce grand et consciencieux artiste, et on a rarement atteint une semblable correction dans sa représentation. Il savait y joindre l’expression de la force et de l’énergie et, en même temps, une particulière élégance dans le mouvement. Les critiques qui l’ont déterminé à modifier sa Jeanne d’Arc portaient surtout sur le cheval : « Il l’a montée sur un percheron », disait-on alors, et le mot a été répété dans toutes les notices publiées au moment de sa mort. Il serait plus exact de dire qu’il l’avait montée sur un irlandais : son cheval est un véritable et magnifique hunter « pour gros poids ». C’est d’ailleurs un type auquel Frémiet s’est particulièrement attaché : son Duguesclin, son Saint-Georges, ses cavaliers romain et gaulois... etc., en sont la preuve. Toutefois le char romain monté par une Renommée, qu’il exécuta pour un prix de courses, est traîné par deux chevaux au galop de formes plus légères. Quant au cheval de son Velasquez, il est vraiment espagnol, surtout dans son avant-main et dans son allure relevée. » Mennessier de La Lance (1915-1921)


1. C’est un cheval atteint d’une fracture du canon et destiné au clos d’équarrissage. L’œuvre avait été commandée à Frémiet par le ministre d’État Fould pour l’École d’Alfort. Mais le directeur et le personnel enseignant de l’École jugèrent avec raison que sa place n’était pas dans une École vétérinaire. Le ministre comprit son erreur et rélégua le bronze de Frémiet dans quelque magasin d’où, près de 50 ans plus tard, M. Larroumet, sous-secrétaire d’État aux Beaux-Arts, l’exhuma et l’offrit à M. Laulanié, son compatriote et condisciple, qui était à cette époque directeur de l’École vétérinaire de Toulouse. La réputation de Frémiet était alors à son apogée et M. Laulanié crut avoir reçu un chef-d’œuvre. Mais le cheval à la jambe cassée fit à Toulouse le même effet qu’à Alfort, et on l’a rélégué à l’une des extrémités du jardin botanique où il est encore. Voyez a ce sujet un article signé E.-J. Delescluze dans le Journal des Débats du 22 mai 1853 et Guide aux Menus Plaisirs, Salon de 1853, par Mme L. Boyeldieu d’Auvigny . Dans ces deux articles, l’exécution est déclarée parfaite, mais le choix du sujet est jugé fâcheux.