BNF : https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12388640f

Tempesta, Antonio (1555 – 1630)

« Peintre graveur italien, mais d’origine hollandaise[1]. Il né à Florence en 1555, mort en 1630, élève de Santo Titi et de Jean Stradan. Sa fécondité fut extraordinaire. Il a traité de nombreux: sujets religieux, mais il fut spécialement attiré par la représentation du Cheval et ses sujets préférés sont les combats de cavalerie, les cortèges, les cavalcades, les chasses ...Ses Chevaux sont particulièrement lourds et épais « trop forts de chair » comme le dit Bratsch qui ajoute avec raison « qu’ils ont la variété dans les attitudes et dans les mouvements ». Ces attitudes sont hardies, souvent bizarres et l’on dirait qu’il cherche la difficulté dans la représentation de certains raccourcis. Quant à son anatomie, il commet les mêmes fautes que ses contemporains y compris son maître Stradan, tout en dessinant le jarret mieux que ce dernier; mais le grasset est empâté et volumineux. En somme, les Chevaux de Stradan et ceux de Tempesta se ressemblent beaucoup et, sans la signature, on serait parfois indécis pour l’attribution à l’un ou à l’autre de certaines planches. Les Chevaux de Crispin de Pas, l’illustrateur de Pluvinel, sont de la même famille. Bartsch, dans son Peintre-Graveur, ouvrage digne de toute confiance, cite 1460 pièces de ce fécond artiste et les échelonne entre 1589 et 1627. Charles le Blanc le reproduit assez exactement. Le Cabinet des Estampes de la Bibliothèque Nationale en possède un grand nombre, peut-être même quelques-unes non citées par Bartsch. À l’aide de ces trois sources. je citerai sommairement les pièces consacrées à la représentation du Cheval, soit comme sujet unique soit comme principal accessoire[2].
Il serait malaisé d’en donner une liste chronologique, car les pièces isolées sont très rarement datées, mais les suites ou recueils portent en général une dédicace et une date.(…) Les planches dans lesquelles les chevaux et les cavaliers sont de petite dimension, comme la cavalcade du Grand Turc, ne peuvent être appréciées au point de vue de la représentation du Cheval : les sujets sont trop petits et les personnages embrouillés. Mais les planches de plus grand format sont assez nombreuses pour nous fixer entièrement sur la manière d’Antoine Tempesta quand il dessine son sujet favori. J’ai essayé d’en fixer les points principaux. » Mennessier de La Lance (1915-1921)


« Antonio Tempesta (1555-1630) was an Italian painter, draughtsman and engraver, whose work clearly shows interrelations between Baroque Rome and the culture of Antwerp. He was born and trained in Florence and painted in a variety of styles, influenced to some degree by the ‘Contra-Maniera’ or Counter-Mannerism. He enrolled in the Florentine Accademia delle Arti del Disegno in 1576, and was a pupil of Santi di Tito, and the Flemish painter Joannes Stradanus with whom he worked under Giorgio Vasari on the interior decoration of the Palazzo Vecchio in Florence. He then went to Rome, where he again had links with artists from the Netherlands. He and Matthijs Bril were commissioned by Pope Gregory XIII to paint the Transfer of the Relics of St Gregory of Nazianzus (1572) and other religious scenes in the loggias on the third floor of the Vatican Palace. In Tempesta’s frescoes in the Palazzina Gambara at the Villa Lante in Bagnaia (1578–9), the hunting and fishing scenes, sweeping landscapes and urban backdrops again reveal the influence of Netherlandish art. From 1579 to 1583 Tempesta participated in the decoration of the Palazzo Farnese in Caprarola, notably of the Scala Regia. He is also known to have collaborated on the frescoes in the Villa d’Este at Tivoli. Tempesta became a member of the Accademia dei Virtuosi al Pantheon in Rome in 1611 and of the Accademia di S Luca in Rome by 1623, though probably earlier.
Between 1589 and 1627 Tempesta made over 1800 prints, which were widely circulated in Europe during his lifetime. Apart from single sheets, these were mainly series of engravings and book illustrations of which the following are particularly outstanding: 220 engravings for the Old Testament; 12 engravings illustrating the deeds of Alexander the Great (1608); 36 etchings for the Batavorum cum Romanis Bellum (the ‘War of the Batavians against the Romans’) for Otto van Veen, also known as Vaenius, which were produced in 1612; 150 illustrations for Ovid’s Metamorphoses (1606); and three series illustrating Torquato Tasso’s Gerusalemme liberate (c. 1620 and 1627). His favorite subjects were battles, cavalcades, and processions. He also completed a series of engravings on outdoor courtly hunting scenes. His horses served also as examples for the Dutch tile industry. Tempesta’s prints were often used as models by other artists. Scenes in Francesco Allegrini’s ceiling paintings in the Palazzo dei Conservatori in Rome (ex-Pal. Mattei) were based on Tempesta’s illustrations for Tasso. Tempesta’s engraving of the French king Henry IV on horseback (1593) served as a model for portraits of Henry by numerous artists, including Peter Paul Rubens, Diego Velázquez and Jacques Callot (1592-1635), who also made a series of drawings after our 1590-series of 28 horses, made during Callot’s sojourn (c. 1612-21) at the Medici court in Florence. Unlike the majority of Callot’s extant drawings, they were not directly preparatory for prints but presumably remained in the artist’s studio as a resource for his later work (see M.C. Taylor, ‘A drawing by Jacques Callot’, in: Nat. Gallery of Canada Bulletinn & Annual Bulletin, 9-10 (1967). Literature : Nissen, ZBI 4089; Bartsch XVII, 941-968 (Illustrated Bartsch 36, p. 186); Brunet V, pp. 694-5. » Dejager (2014)


1. Le nom de sa famille était Molyn, mais un parent d’Antoine, également peintre graveur, né en Hollande, puis établi en Italie fut surnommé Tempest ou Tempesta et les autres membres de la famille adoptèrent le même surnom. Je passe sous silence le récit dramatique donné par plusieurs biographes sur l’origine de ce surnom. Il ne me paraît pas s’accorder avec certaines dates. Quant à Antoine, qui fait l’objet de la présente note, il est né et mort en Italie.
2. Sauf pour le premier, je donne les titres en français, mais tous sont en latin.