BNF : https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12463197k

Lemière de Corvey, Jean-Frédéric-Auguste (1771 – 1832)

« Le Mière de Corvey[1]. Officier et compositeur de musique français, 1771[2]-1832. Il apprit la musique à la maîtrise de la cathédrale de Rennes, et fit représenter, très jeune encore, un petit opéra. Il entra au service le 1er avril 1792 aux Dragons de la République, fut nommé maréchal des logis et sous-lieutenant la même année. Adjoint aux adjudants généraux en l’an VIII. lieutenant et capitaine la même année, il fut nommé chef de bataillon au 46e de ligne en 1807. passa aux États-majors en 1809, fut retraité en 1812, reprit du service dans les gardes nationales actives de Brest en 1813 et fut licencié en 1814. Il avait fait les campagnes de 1792, 1793, ans III, IV, V, VI et VII aux armées du Nord et de l’Est, ans VIII et IX en Italie, ans XII et XIII en Hollande, an XIV, 1806, 1807 et 1809 à la Grande Armée, 1810, 1811, 1812 en Espagne où il fut brusquement mis à la retraite. Il avait été blessé d’un coup de feu en l’an VII, d’un autre en l’an VIII et avait reçu un sabre d’honneur en l’an VII. Il demanda sans relâche, dans les dernières années de l’Empire et sous la Restauration, à être relevé de la retraite et à reprendre du service actif, mais il n’y put réussir. En 1792 et en 1794, il était revenu à Paris, s’y était lié avec Berton[3] duquel il reçut des leçons de composition et écrivit pour le théâtre. Il fut alors attaché au général Thiébaud, fit avec lui les campagnes d’Allemagne, revint encore en France au commencement de 1798 et s’adonna de nouveau à la composition musicale pour le théâtre. Il reprit du service actif en 1806 et, après sa mise à la retraite en 1812 — mesure contre laquelle il ne cessa de protester et dont je n’ai pu démêler le motif — il reprit ses compositions musicales, mais le succès l’avait abandonné. Il fut enlevé par le choléra de 1832. » Mennessier de La Lance (1915-1921)


1. Sur les premières pièces de son dossier, il est nommé Le Mière de Bermond; ce n’est que vers 1815 qu’il prend le nom de Le Mière de Corvey.
2. Et non 1770 comme l’indiquent ses biographies.
3. Henri Berton, compositeur français, professeur d’harmonie au Conservatoire, directeur de l’Opéra italien, membre de l’Institut, 1766-1844.