BNF : https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb14954190b

Dugourc, Jean-Démosthène (1749 – 1825)

« Jean-Démosthène Dugourc[1]. Peintre, dessinateur, graveur, décorateur et architecte français, 1749-18... Il montra dès son enfance les plus grandes dispositions pour le dessin et l’architecture, et fut placé par son père, qui était contrôleur ordinaire de la Maison du duc d’Orléans, près du duc de Chartres (plus tard Philippe-Égalité) pour partager ses études et ses récréations.À 15 ans, il fut emmené à Rome par le Comte de Cany, ambassadeur extraordinaire près du pape Clément XIII. Rentré en France peu après, il publia en 1779 un ouvrage sur le costume au théâtre, puis fut adjoint à son beau-frère Bélanger, architecte du Comte d’Artois, et contribua à la construction et à la décoration de plusieurs hôtels et palais princiers ou particuliers, y compris la salle de théâtre de Stockholm, une galerie pour le grand-duc de Russie, depuis Paul Ier, et deux palais royaux à Madrid. Il avait, antérieurement, été nommé dessinateur du cabinet de Monsieur, frère du Roi, Intendant de ses bâtiments et dessinateur du Garde-Meuble de la Couronne. À la Révolution, il essaya de l’industrie : fabrique de papiers, de cristaux, collaboration à Sèvres, mais n’y réussit pas.Pendant la Révolution, il dessina et grava de nombreux en-tête de lettres, de registres, de publications officielles diverses, accompagnés d’ornements et d’emblèmes républicains, notamment un joli tableau des Campagnes des Français du 32 Fructidor An premier ait 15 Pluviôse An III.En 1799, il fut prié par le Consul d’Espagne à Paris de diriger la construction et la décoration d’une voiture destinée au Roi Charles IV; l’année suivante, il se fixa à Madrid et devint architecte du Roi.Il semble qu’il rentra en France vers la fin de l’Empire et, à la Restauration, il sut faire oublier ses dessins révolutionnaires, et il fut nommé dessinateur de la Chambre du Roi[2]. Dugourc est l’auteur de jolies arabesques publiées en 1782, d’une illustration partielle de l’édition de 1795 des Contes de La Fontaine, des emblèmes et en-tête de pièces officielles signalées plus haut, d’une suite de portraits de célébrités faisant probablement partie d’un ouvrage que je n’ai pu découvrir, des illustrations des Incas de Marmontel et d’Atala de Chateaubriand, etc. Mais il fut aussi un élégant dessinateur de chevaux et c’est à ce titre que son nom est cité ici. Il est l’auteur des jolies illustrations des ouvrages de Mme B*** née de V...l, Les Animaux Savants et Le Cirque Olympique et d’une suite de 7 planches petit in-f° en largeur intitulée Histoire du Cheval depuis sa naissance jusqu’à sa mort, dessinée par Dugourc d’après Martinet, lithographies de chiffrés Motte, publiée vers la même époque et qui n’est pas sans mérite. Cette suite existe en noir et coloriée. » Mennessier de La Lance (1915-1921)


1.Dans les planches gravées ou lithographiées signées par lui, son nom est aussi orthographié Dugoure, Dugours, Dugour, mais c’est bien Dugourc qu’il faut lire.
2.Dans la note qui précède l’autobiographie publiée dans le T. V des Nouvelles Archives de l’Art français, M. Anatole de Montaiglon dit qu’il mourut vers 1810. C’est une erreur évidente, puisqu’il s’intitule en 1817 dessinateur de la Chambre du Roi, et qu’il exposa la même année au Musée Royal des Arts.