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Courier, Paul-Louis (1772 – 1825)

« Paul-Louis Courier, ancien officier d’artillerie et célèbre pamphlétaire français. 1772- 1825. Né à Paris, il fut élevé en Touraine sous la direction de son père qui le destina à la carrière militaire et le fit entrer à l’École d’Artillerie de Châlons en 1792. Lieutenant en 1793, capitaine en 1795, chef d’escadron en 1803, il donna sa démission en 1809, reprit du service pour faire la campagne de 1809 et quitta ensuite définitivement le métier militaire pour lequel il n’avait jamais eu aucun goût, ce qui ne l’avait pas empêché d’ailleurs de faire bravement de nombreuses campagnes en Allemagne et surtout dans le royaume de Naples. Mais, entre deux combats, il ne s’occupait que de recherches archéologiques et surtout littéraires, fouillant, souvent au péril de sa vie, les bibliothèques des couvents et des villes. L’étude du grec, pour laquelle il avait toujours eu un goût prononcé, la recherche des vieux auteurs, des manuscrits et des ouvrages anciens écrits dans cette langue et leur traduction l’occupaient principalement.
Sa carrière littéraire commence en 1810 par divers travaux d’érudition, mais, en 1815, il aborda la politique et devint un adversaire acharné du gouvernement de la Restauration. Il le combattit par une foule d’opuscules et de pamphlets, écrits d’un style alerte et mordant, qui lui valurent quelques condamnations, mais qui lui attirèrent une grande notoriété et qui firent de cruelles blessures à ses adversaires.
On peut dire d’ailleurs, sans crainte de se tromper, qu’il eût combattu de même tout autre gouvernement. Courier avait été un soldat frondeur et indiscipliné, brave toutefois, mais mécontent de son métier, mécontent de ses chefs, mécontent de tout le monde. Il ne pouvait résister au plaisir de décocher une épigramme ou un sarcasme et trouvait toujours d’emblée le mot précis et particulièrement mortifiant qui atteignait sa victime à l’endroit sensible.
On sait qu’à peine marié, il trouva la discipline conjugale aussi difficile à supporter que la discipline militaire. On sait aussi qu’il avait su, dans les derniers temps de sa vie, se faire des ennemis de bon nombre de ses voisins et qu’on a cherché dans cette animadversion, sans jamais les éclaircir, les causes de l’assassinat dont il fut victime en 1825, sur le seuil de sa demeure, dans sa propriété de Véretz, en Touraine.[1] » Mennessier de La Lance (1915-1921)


1. Voyez les Biographies Michaud et Didot-Hœfer, un opuscule d’Hippolyte Castille sur Courier, Paris, Sartorius, 1858 et aussi l’Essai sur sa vie par Armand Carrel, qui précède l’édition de 1829-1830 de sess Œuvres complètes.