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Rau, Gustav (1880 – 1954)

« Gustav Rau est considéré comme le père de l’équitation allemande d’après-guerre. Il a influencé le sport et l’élevage dans son pays pendant plus de 40 ans.
Il a été rédacteur en chef du Sport-Welt alors qu’il n’avait que 21 ans. Ses articles sur l’élevage étaient pour la plupart critiques, mais très analytiques. Il est devenu rapidement le parfait observateur de la filière. Pour étudier les différents élevages, Rau n’hésite pas à voyager de la Grande-Bretagne à l’Autriche, de la Russie à la France, l’Italie, les Pays-Bas ou la Belgique. Il devient rapidement membre de la Commission d’élevage de chevaux de Prusse.
Dès sa création en 1913, il est nommé secrétaire général du Comité équestre allemand des Jeux olympiques. Il participera à la réorganisation de l’élevage dès la fin de la Première guerre mondiale, en lui donnant une orientation sportive qui lui tiendra à coeur toute sa vie. Il transformera alors une partie de l’École de cavalerie d’Hannovre en centre de formation pour préparer les disciplines olympiques et sera chargé de l’organisation de la partie équestres des Jeux de 1936 à Berlin. Résultats, les cavaliers allemands remportent six médailles d’or. Rau en écrira un livre, Die Reitkunst der Welt an den Olympische Spielen 1936. La même année, il rédige Beurteilung des Warmblutpferdes, qui reste un classique sur l’évaluation de l’extérieur du cheval.
D’après la sociologue Nele Maya Fahnenbruck (Voyez son essai "...reitet für Deutschland" : Pferdesport und Politik im Nationalsozialismus, paru en 2013), son rôle pendant la période nazie reste trouble et opportuniste : de 1939 à 1945, il est nommé directeur général des haras polonais occupés par la Wehrmacht. Un des haras, où l’on élevait des Holsteiners pour la remonte, jouxtait le camp de concentration d’Auschwitz et de nombreux officiers S.S. venaient y monter. Aloïs Podhajsky lui reproche d’avoir transférer une partie des lipizzans du haras de Piber vers une région où les herbages n’étaient pas adaptés, et de pratiquer l’inbreeding à l’excès : de nombreuses juments devinrent stériles et on dû réformer de nombreux poulains nés avec de graves malformations des sabots.
Après 1945, Rau fut chargé de la réorganisation de l’élevage en Pologne et, comme après la Première guerre, il s’est vu confié aussi celle du sport. En charge du Comité olympique allemand des sports équestres qu’il préside désormais, sa tâche consistera à relancer les compétitions sportives. Il aidera ainsi quelques cavaliers, dont certains étaient d’anciens officiers S.S., à reprendre le chemin des pistes.
Mais il a aussi donné sa chance à des cavaliers comme Hans Günter Winkler, Alfons et August Lütke Westhues ou Reiner Klimke, qu’il a intégré dans son centre de Warendorf.
De 1946 à 1950, il dirigera le Haras d’État de Hesse (Dillenburg). » Bibliothèque Mondiale du Cheval