BNF : https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb107420987
Gramont, Agénor de (1789 – 1855)
« Antoine-Héraclius-Geneviève-Agénor, duc de Guiche, puis Duc de Gramont en 1836, époque où, par la mort de son père, il devint chef de sa maison.
Lieutenant-Général français. 1789-1855. Entra à neuf ans au service de Russie comme sous-lieutenant au Régiment de Tauride en 1798, passa à celui d’Angleterre (au 10e
Hussards) en 1802 et y resta jusqu’en 1814. Il fut nommé Colonel de cavalerie cette même année par le duc d’Angoulème qui, en 1815, l’attacha à sa personne comme aide de camp, puis comme premier Écuyer. Maréchal de camp en 1815, il commanda la 2e
Brigade de la 2e
Division de la cavalerie de la Garde royale, puis fit avec le Dauphin la campagne d’Espagne après laquelle il fut nommé lieutenant-général en 1823. En 1828, il commanda la 2e
division de cavalerie du camp de Lunéville.
En 1830, il demanda à être admis momentanément au traitement de réforme et accompagna le duc d’Angoulême à Edimbourg, puis à Prague, revint en France en 1833 et fut, la même année, déclaré démissionnaire pour non prestation de serment.
En 1818, le Dauphin « chargea le duc de Guiche de fonder un établissement de production et d’élève qui pût servir de modèle à nos grands propriétaires et encourager des essais ultérieurs », et c’est ainsi que fut créé le Haras de Meudon. Le duc de Guiche, qui avait profité de son long séjour en Angleterre pour y étudier à fond la question chevaline, dirigea l’établissement avec savoir et attention, et y introduisit la race pure. « Profitant de l’expérience des Anglais, il voulait faire aussi bien, acclimater à un autre milieu, pour le conserver et le propager, un type précieux à tous les égards et qui manquait au pays. »
« Les commencements de cette organisation furent couronnés de succès. » Mais la révolution de Juillet interrompit brusquement les premiers résultats. Le Haras de Meudon, qui renfermait alors une quarantaine d’animaux de pur-sang, passa des mains du duc d’Angoulême à celles du Roi Louis-Philippe. On s’écarta de la route tracée par le fondateur et le haras périclita jusqu’en 1833 ; à ce moment, le Roi le céda au prince royal et on reprit la propagation du pur-sang anglais ; tout marchait à souhait quand le duc d’Orléans périt si fatalement en 1842. Le Roi chargea alors le duc de Nemours de continuer l’œuvre commencée, et, après quelques tâtonnements, elle avait retrouvé son succès quand la Révolution de février emporta le haras, et, cette fois, définitivement : tout fut vendu et dispersé.
Quoique l’histoire du Haras de Meudon, n’ait plus de rapports avec la biographie du duc de Guiche à partir de 1830, j’ai pensé qu’il était intéressant de suivre cet établissement depuis sa création jusqu’à sa disparition. J’ai emprunté le résumé qui précède a l’historique beaucoup plus détaillé qu’en donne
Eugène Gayot
au T. III de la 2e
partie de la
France Chevaline
, p. 44 et suiv., et à l’article que lui consacre le
comte de Montendre
dans ses
Institutions hippiques
, T. II, p. 183.Voyez aussi, au sujet de l’acquisition du Haras de Meudon par le Roi Louis-Philippe, et de sa dispersion :
Tirel
,
la République dans les carrosses du Roi
. »
Mennessier de La Lance (1915-1921)