BNF : https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12510891v
Bouchotte, Jean-Baptiste-Noël (1754 – 1840)
« Officier de cavalerie et ministre de la Guerre sous la Convention, 1754-1840. Entré à 16 ans dans un régiment allemand au service de France, sous-lieutenant dans Royal-Nassau hussards en 1775, réformé en 1776 et replacé la même année dans Royal-Cravattes; passé au 2e
Chevau-légers en 1778; capitaine en 1785 à Esterhazy-hussards. Après la campagne de 1792, il fut nommé lieutenant-colonel et commandant de Cambrai; colonel Tannée suivante, il prit les mesures nécessaires pour empêcher la place de tomber entre les mains des Autrichiens. Sa réputation d’ordre, de probité et de désintéressement le désignèrent au choix de la Convention qui en fit son ministre de la guerre le 4 avril 1793. Mais la tâche était au-dessus des forces humaines et Bouchotte, mal secondé, en butte à d’incessantes et violentes dénonciations, particulièrement de Bourdon (de l’Oise) qui s’acharna contre lui avec une inlassable ténacité, donna peu après sa démission; elle ne fut pas acceptée et sa situation empira encore. Il continua à être attaqué de tous côtés, mais il eut aussi d’ardents défenseurs. En 1794, Carnot fit supprimer le conseil exécutif, et les six ministres qui le composaient furent remplacés par six commissions exécutives. Bouchotte fut alors rendu à la vie privée, mais ses ennemis ne désarmèrent pas et il fut arrêté quelque temps avant le 9 thermidor. Après 16 mois de détention, le tribunal d’Eure-et-Loir qui devait le juger n’avait encore reçu aucune pièce pour servir de base à l’accusation et il fut mis en liberté.
On ne peut refuser à Bouchotte d’avoir montré, au milieu d’inextricables difficultés, d’incessantes dénonciations, de revers militaires, une prodigieuse activité et d’avoir accompli d’immenses efforts. Beaucoup de ses choix furent heureux et c’est lui qui mit à l’œuvre ceux qui devinrent les plus illustres de nos généraux. »
Mennessier de La Lance (1915-1921)