BNF : https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb149656967
Dreux, Alfred de (1810 – 1860)
« Peintre français, 1808-1860. Son oncle, M. de Dreux-Torcy, était l’ami intime de Géricault, et celui-ci donna de bonne heure au jeune Alfred de Dreux le goût des chevaux et de la peinture hippique, à laquelle il se consacra d’abord exclusivement, restant trop étranger à la représentation de la figure humaine. Aussi, dans ses premières œuvres, les cavaliers et les amazones laissent fort à désirer. Sentant cette insuffisance, il travailla quelque temps dans l’atelier de Coignet. En 1831, il obtint un vif succès au Salon avec un intérieur d’écurie et un jeune poulain sautant un fossé. La vogue lui vint alors et il eut beaucoup de succès — de toute nature.
En 1848, il alla travailler en Angleterre et en rapporta de bonnes études non seulement de chevaux, mais aussi de chiens qui, à partir de ce moment, figurent toujours à côté de ses cavaliers et de ses amazones.
Il obtint, vers 1860, la commande d’un portrait équestre de l’Empereur Napoléon III. On dit qu’il eut, avec l’intermédiaire chargé de cette négociation, une querelle suivie d’un duel où il fut tué. Alfred de Dreux est le peintre de la haute vie et de l’aristocratie humaine et chevaline. Ses chevaux, ses cavaliers, ses amazones sont élégants et distingués.
Il connaissait suffisamment la charpente osseuse du cheval et, au point de vue du squelette, ses chevaux sont assez corrects. On n’en saurait dire autant de leurs muscles dont la forme et la situation sont souvent altérées. Certains de ses chevaux semblent bourrés d’étoupes, un peu au hasard. Beaucoup de ses chevaux sont arrêtés; ceux qui sont aux allures vives ont du mouvement et de la grâce. Pour la représentation des allures, il s’écarte sensiblement de la réalité, mais il en est de même de tous les peintres hippiques avant les découvertes « stupéfiantes » de la photographie instantanée. (Voyez
Duhousset
.)
Quoi qu’il en soit, Alfred de Dreux a laissé un nom estimable parmi les peintres du cheval. Son œuvre, très considérable, a été popularisé par de nombreuses reproductions gravées ou lithographiées et souvent en couleurs ou coloriées. »
Mennessier de La Lance (1915-1921)