Bibliothèque mondiale du cheval

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L’ouvrage est entièrement numérisé et disponible sur le site :

Histoire admirable et prodigieuse d’un enchanteur italien / Anonyme, 1614
Histoire admirable et prodigieuse d’un enchanteur italien, lequel fut brûlé tout vif en la ville de Pesaro le 26 octobre dernier, avec un âne duquel il se servait en ses sortilèges... / Anonyme
: Paris , J. de Bordeaux, 1614
: 1 vol.
: 16 p.
: In-8°
Français

: Art / Périodique

« Le canard, apparu en France dès 1488 pour rapporter des faits politiques ou religieux d’envergure, est devenu la forme imprimée que prend le fait divers au XVI e siècle. Aussi appelé « occasionnel », il relate des événements rares, par leur fréquence et leur singularité. Il raconte ce qui est « outre l’ordinaire », selon l’expression d’Ambroise Paré, à la fois ce qui n’est pas commun et ce qui ne se conforme pas à l’ordre de la nature : désordres moraux, troubles sociaux, catastrophes naturelles, monstres et diableries.
Apologue, le canard était souvent élaboré selon une trame identique : il introduisait une sentence, exposait les faits et concluait en forme de morale. Si le texte était court, le ton saisissait : en frappant l’imagination, en suscitant l’admiration ou l’étonnement, le canard divertissait et, enclin à sermonner, il éduquait, il édifiait. Les événements extraordinaires, décrits avec un luxe de détails pour faire vrai, étaient relatés, de bonne foi, par des auteurs le plus souvent anonymes; des listes de témoins étaient d’ailleurs présentées comme pour mieux paraître authentiques.
Au-delà d’un goût prononcé pour le sensationnel, les canards se reconnaissent bien par leur facture matérielle, se distinguant par une composition éditoriale hâtive. Le papier était de mauvaise qualité, la typographie peu homogène, les coquilles nombreuses et les images de récupération. Ces feuilles volantes, brochures ou almanachs, parfois illustrés, étaient vendus à la criée et racontés devant un auditoire plutôt que lus dans la sphère privée. En fonction des publics, ils étaient appréciés différemment, et leurs contenus reçus sans réserve, avec scepticisme ou avec amusement. Cette formule à succès s’explique par une économie de moyens et une narration volontiers stéréotypée dont les références partagées étaient comprises des contemporains. […] » Bibliothèque nationale de France