Bibliothèque mondiale du cheval

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L’ouvrage est entièrement numérisé et disponible sur le site :

L’Équitation pratique T.I et T.II / GORICHON-BAILLET Joseph-Pierre, 1928-1930
L’Équitation pratique. I. L’Équitation dans la culture physique; II. Le Cavalier sans maître [avec figures dessinées par Eugène Péchaubés] — par Gorichon-Baillet, ancien officier de cavalerie. / GORICHON-BAILLET Joseph-Pierre et PÉCHAUBÈS Eugène
: Paris , J.-B. Baillière et fils, 1928-1930
: 2 vol.
: 56, 176 p.
: In-16
: ill.
Français

: Equitation / Initiation - travail du cavalier

« De nos jours, la culture physique et les sports, remis en vigueur, sont activement étudiés au point de vue du développement esthétique du corps humain et de sa résistance à la fatigue. Il ne doit donc pas être sans intérêt d’examiner, de près, l’influence que peut exercer l’équitation en pareille matière, et de voir si l’oubli que semblent en faire les dirigeants de la culture physique n’est pas injustifié. Si nous recherchons la raison de cet oubli, nous ne voyons pas, tout d’abord, que l’équitation le doive à un manque d’intérêt national non plus qu’à un défaut de virile beauté. Depuis les temps les plus reculés de la légende jusqu’à nos jours, le cavalier n’a cessé d’exercer son prestige sur les foules : qu’Alexandre dompte Bucéphale; que Jeanne d’Arc ou Bayard chevauchent sur leur cheval de bataille ; que le destrier passe à travers les âges, scintillant sous le métal des armures, cimé de plumes et, plus tard, enrubanné et caparaçonné d’or; qu’enfin la cavalerie soulève de son galop la poussière des champs de bataille, — quelque réduit que puisse être son emploi dans l’avenir, — elle évoquera toujours le souvenir des temps chevaleresques et héroïques de l’histoire. Du point de vue de la culture physique qui va nous occuper, le peu d’intérêt que semble présenter l’exercice du cheval, ce dont témoigne le silence fait à son sujet dans le tumulte des congrès, tient, surtout, à ce que l’on persiste à ne voir dans l’équitation qu’un sport de luxe et d’agrément. Il est vrai que la pratique du cheval, exception faite pour quelques privilégiés de la fortune, n’est guère accessible qu’aux jeunes gens suivant les cours de la préparation militaire et aux élèves des lycées envoyés par groupes dans les manèges. Mais est-ce -là une raison suffisante pour ne pas donner à l’équitation la place qu’elle mérite; pour ne pas faire connaître, à tous, les avantages physiques et moraux qu’elle procure en regard des autres modes d’entraînement ? Faudrait-il supposer ces avantages insuffisamment connus ou appréciés ? Si l’on considère, en effet, que l’enseignement purement physique du cavalier a été poursuivi, de tout temps, sans grand esprit de méthode; il n’est pas surprenant que l’analyse d’un travail musculaire que nous verrons très spécial ait pu échapper à l’observation. Et cela, d’autant plus que l’assiette du cavalier, —son aisance en selle, peuvent s’acquérir d’une manière inconsciente par la seule pratique, et, plus ou moins vite, selon les facultés d’adaptation. Aussi, a-t-on cru pouvoir s’en tenir là, et n’a-t-on pas songé à rechercher par quelles combinaisons d’associations musculaires le cavalier arrivait à concilier les deux antagonistes : force et souplesse. La force, toute relative, exercée par l’action des jambes et la pression des cuisses sur la selle. La souplesse obtenue par le liant du rein et celui de toutes les articulations.[…] » Présentation de l’éditeur (1928)

« Le cavalier sans maître ! Voilà une innovation qui pourrait paraître osée si, pour me ménager la confiance du lecteur, je ne la soumettais sans retard au contrôle des faits et des relations qui les lient. Pour justifier tout d’abord son utilité, examinons le cas assez fréquent où quelqu’un de vous, lecteur, se trouvant éloigné de tout centre équestre voudrait, pour son agrément, ou par nécessité, apprendre à monter à cheval. C’est en vain qu’il en chercherait les moyens dans la lecture des ouvrages traitant de l’équitation; car, si l’on a beaucoup écrit sur la conduite raisonnée du cheval et sur son dressage, il n’en est pas de même de l’éducation physique du cavalier qui en est encore aux vieux errements d’une pratique routinière. En effet, comment apprend-on à monter à cheval ? Dans la plupart des cas, il faut bien le reconnaître, c’est à l’aide de procédés empiriques et d’une manière inconsciente, avec l’idée couramment répandue, « qu’en forgeant on devient forgeron ». » Présentation de l’éditeur (1930)