BNF : https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb10231286g

Aubert, Pierre-Antoine (1783? – 1863)

: Aubert, P.-A.

« Écuyer français, né vers 1783, mort en 1863. Aubert avait reçu une bonne éducation et fait de fortes études. Quoique adonné tout jeune à la pratique de l’équitation, il fut pendant longtemps employé dans les bureaux de la Ville et en sortit avec une pension de retraite. Il était élève au manège de M. Testu de Brissy de 1792 à 1800, sous MM. Le chevalier de Mottey, Lavard, Vincent, Auguste Pellier, Coupé et Gervais, puis élève-écuyer au manège Amelot, sous les écuyers Leroux frères, Chapelle, Pellier et Mézières et ensuite écuyer-professeur[1] au manège Vincent dit Manège des Dames[2] quand celui d’Amelot fut supprimé.Pendant le gouvernement consulaire, Aubert tint, avec M. Addenet, un établissement d’équitation à l’hôtel d’Auvergne, près des Tuileries. Jardin, écuyer du Premier Consul, avait obtenu que l’Orangerie des Tuileries, placée dans la Salle qu’avait occupée l’Assemblée constituante, serait rendue à sa destination première, c’est-à-dire transformée en manège[3]. Mais ce manège étant trop éloigné des écuries du Premier Consul, établies place du Carrousel, Aubert et son associé, qui avaient des élèves et des chevaux à dresser dans la garde consulaire, furent autorisés à y donner des leçons. De 1818 à 1827, il fut directeur et propriétaire du manège qu’il avait fait construire rue de l’Arcade, où il s’adjoignit pour écuyers-professeurs MM. Lemaître, capitaine Hirchsmann, Sarron et Perrard.C’est dans ce manège que venaient prendre leurs leçons d’équitation les élèves de l’École d’État-major, dont Aubert avait été nommé, en 1819, Écuyer-professeur, avec Kuntzmann, ancien piqueur de la reine de Hollande, comme second; il quitta ces fonctions en 1820 ou 1821.En 1828, il fit construire, rue de Ponthieu, un manège qu’il dirigea et où il cessa d’enseigner le 31 juillet 1830. Il le céda alors à M. Latry. Il voyagea ensuite en Suisse, en Autriche, et en Italie, visitant tous les établissements d’instruction équestre, et rentra en France en 1833.C’est peu après qu’il fit paraître son Traité d’équitation, en manuscrit depuis longtemps, et qui avait reçu l’approbation du Marquis Ducroc de Chabannes, « le Nestor des écuyers français », dit-il. Il continua à s’occuper d’équitation, soit en donnant des conseils à ses anciens élèves, soit en dressant les chevaux qu’on lui confiait. Enfin il dirigea pendant plusieurs années le haras de M. le Marquis de Villette, son ami. En 1850, il fit à Saumur un séjour de deux mois, dans le but d’obtenir du commandant de cette école, le général de Goyon, et des principaux écuyers, des attestations favorables qui ne lui furent point refusées et qui devaient aider aux démarches qu’il faisait alors pour être décoré. Outre les ouvrages décrits ci-dessous, Aubert a laissé une Biographie des Écuyers et Hommes de cheval morts depuis un demi-siècle, qui n’a malheureusement jamais été publiée et dont le manuscrit semble bien irrévocablement perdu[4].
[...]Aubert a été un écuyer « fidèle aux saines doctrines de la vieille équitation française »[5], ennemi du pur-sang léger et surtout de l’anglomanie contre laquelle il se répand en plaintes amères et souvent pittoresques, ennemi déclaré aussi de la Méthode Baucher. Mais ses préceptes concernant la position à cheval sont irréprochables et on n’a guère mieux dit. Quant à ses principes généraux et au détail de son instruction, il dit qu’il les a en partie empruntés à Mottin de la Balme. Souvent aussi, il s’appuie sur l’école allemande. C’est un classique de l’école de Versailles à l’éducation duquel une longue expérience et un tact remarquable ont ajouté un sens pratique qui rend ses livres dignes toujours d’être consultés. Son style est clair, correct, incisif, très personnel. « S’il s’égaye souvent assez vertement sur les modes, les préjugés, les doctrines et même les personnes qui lui déplaisent, il y a dans tout cela plus de gaieté et d’esprit que de malveillance[6]. ». Aubert avait, dans sa jeunesse, adressé au Ministre de la guerre un rapport au sujet de reprises d’épreuve auxquelles on devait soumettre les jeunes instructeurs destinés à l’enseignement de l’équitation dans les régiments de cavalerie[7]. Plus tard, il reprit cette idée et inventa un instrument bizarre qu’il appela Collier d’épreuve (voyez la p. 247 du Traité et la planche 35 de l’Atlas) et qui était destiné à donner au cavalier le tact nécessaire pour sentir sur quel pied galope son cheval. Le portrait équestre d’Aubert, peint par H. de Montpezat, qui a illustré son Équitation des Dames, se trouve au cabinet des Écuyers de l’École supérieure de guerre. » Mennessier de La Lance (1915-1921)


« Uno dei più famosi scudieri francesi del 19e secolo. Fin dai tempi del governo consolare fondò e diresse maneggi e scuole di equitazione diventando infine insegnante ali’Ecole d’Etat-maior nel 1819. Viaggiò a lungo in Svizzera, Austria e Italia dove strinse contatti e rapporti d’amicizia con i migliori cavallerizzi ed allevatori. Fu probabilmente durante questi viaggi che entrò in contatto con Emil Sajler cavallerizzo di Vittorio Emanuele II e più tardi direttore delle Regie Razze di S. Rossore. » Biblioteca del Quirinale


1. Et non pas élève, comme le dit Curnieu.
2. Le Manège des Dames était l’ancien manège personnel de M. d’Ogny, Intendant général des Postes, tenu plus tard par MM. Vincent et Dupeyrou de la Taste, rue Grange-Batelière, voyez Picard, Origines de l’École de Cavalerie, T. I, p. 264, et Traité d’équitation d’Aubert, notes des pp. 127 et 239.
3. Voyez aussi, sur le Manège des Tuileries, G-. Lenôtre, Paris révolutionnaire, , Paris 1902, p. 62 et suiv.
4. Ces renseignements biographiques sont extraits d’une courte notice que le Baron de Curnieu lui a consacrée dans le T. VI de la Vie à la Campagne, p. 385; des nombreuses notes, souvent humoristiques, de ses deux ouvrages principaux et enfin d’une petite autobiographie qu’il a placée à la fin du Recueil de copies de Lettres décrit plus loin.
6.Curnieu, Notice sur Aubert, citée plus haut.
7.Note de la p. 247 du Traité.