BNF : https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb106831794

Prévost de La Tigerie, Balthazar (15.. – 16..)

« Gentilhomme poitevin du XVIe et du commencement du XVIIe siècles. Après avoir été étudiant à l’Université de Poitiers, en 1558, il devint dans la suite prieur de Sainte Marie-Magdeleine de Lussac. L’accomplissement de ses devoirs religieux lui laissa le loisir d’inventer une nouvelle bride qu’il appela le Caveçon françois et dont, en 1598, il fit l’essai à Nantes en présence du roi Henri IV, du duc de Bellegarde, son grand écuyer[1] « & de plusieurs Seigneurs & gentils-hommes de ce Royaume qui l’ont approuuee & iugee très vtille pour la facilité dv Manege des Cheuaux & commodité publicque »[2]. Il inventa aussi « une façon d’estrieu fort commode, n’offençant nullement le coude du pied, que l’on peut aisément retirer sans demeurer engagé si le cheual tombe », un éperon dont la pointe ressemblait a une flamme de grenade et qui se fixait au talon, sans courroies, une sorte de musette-mangeoire et enfin une selle à arçons brisés s’ouvrant au moyen de charnières et convenant à tous les dos. Il semble avoir été l’ami de la Broue auquel il avait soumis ses inventions : « j’ay été poussé, dit-il, par le conseil & iugement de Monsieur de la Brouë, l’vn des premiers caualerisses de son temps ». Il revient plus loin sur cet éloge en parlant des écuyers « entre lesquels... ie mettray Messieurs de Pluuinel & de la Broue souz les Académies desquels c’est formé & forme tous les iours de tels Escolliers qu’il n’est plus besoin à la Noblesse françoyse d’aller a grans frais en Italie d’où le plus souvent (outre infinies incommoditez), ils retournent la bourse plus vuide de metal que le cerueau rempli de doctrine, vertu & sagesse ».En se rappelant que les principales académies d’équitation fréquentées par les jeunes gentilshommes français du XVIe siècle étaient situées à Naples, on soupçonne facilement la nature des « infinies incommoditez » qu’ils rapportaient d’Italie et auxquelles le bon prieur de Ste Marie-Magdeleine fait une discrète allusion[3].Pluvinel et La Broue, en les dispensant de ce voyage, leur auraient donc, sans s’en douter, rendu des services fort différents de ceux qu’on attribue communément à l’enseignement de ces grands écuyers. Baltazar Prévost donne le détail de ses inventions dans le très curieux ouvrage suivant : Le Cavesson françoys Recherché et mis en vsage par Baltasar Preuost. » Mennessier de La Lance (1915-1921)


1. Article de M. le Baron d’Huart Sur Persac et la Chatellenie de CalaisMémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest. Année 1887.
2. Privilège du Grand-écuyer au commencement de l’ouvrage.
3. Voyez, pour la même idée, mais exprimée avec une crudité toute réaliste, Pont-Aimery.