BNF : https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb11910230j
L’Hotte, Alexis-François (1825 – 1904)
« Général de division français (cavalerie), 1823-1904. Il est inutile de donner ici sa biographie : elle est contenue tout entière dans l’ouvrage posthume publié par ses neveux en 1903 et décrit plus loin.Le général L’Hotte fut une des gloires de l’Équitation française, mais surtout de l’Équitation de manège. Nul jusqu’ici, pas même Baucher, son maître, ne l’a poussée plus loin et n’a obtenu de plus merveilleux résultats. Le dressage de quelques-uns de ses chevaux avait atteint un fini que personne n’a égalé; il savait obtenir les airs de haute-école les plus difficiles sans que l’action de ses aides fut trahie à l’œil du spectateur.
Mais il ne se prodiguait pas. Son caractère froid et réservé a nui à son enseignement. Au contraire de son maître Baucher qui était un véritable apôtre, il a peu répandu au dehors les trésors de son merveilleux talent et il a fait peu d’élèves. Ses séances à huis-clos, au manège dans lequel nul alors ne pouvait risquer un regard indiscret, sont restées légendaires.Cette réserve, d’ailleurs, a été, pendant une grande partie de sa carrière, assez explicable. Le général l’Hotte était un disciple convaincu et un fervent admirateur de Baucher dont la méthode, peu après qu’il fut devenu son élève, fut proscrite officiellement par le ministre de la guerre. L’Hotte était un soldat discipliné; placé entre ses préférences personnelles et les ordres du ministre, il n’a jamais alors manifesté les premières au dehors et il travaillait ses chevaux dans une solitude que personne ne pouvait troubler.Je parle d’une époque où j’ai, pendant plusieurs années, servi sous ses ordres, quand il était capitaine instructeur au 1er Cuirassiers; mais je crois qu’ensuite, et pendant longtemps encore, ce conflit intérieur a nui à l’expansion de son enseignement. N’a-t-îl pas, plus tard, éprouvé quelque petit remords de n’avoir pas laissé d’élèves après lui ? On peut le supposer en lisant le chap. XIV de Questions Équestres, dans lequel il cherche « à justifier les hommes chargés de l’enseignement équestre du reproche qui leur est communément adressé, de ne pas faire d’éleves ». J’avoue que son plaidoyer ne m’a pas tout à fait convaincu.Toutefois, il s’agit seulement ici de son enseignement équestre; car, pour tout ce qui concerne la partie militaire, il ne se ménageait plus, n’étant pas astreint à la même réserve. Tout le monde connaît ses missions en Autriche, les travaux importants par lesquels il a préparé le Règlement de 1876 et la part prépondérante qu’il a prise à sa rédaction et à son adoption1.Le général L’Hotte fut non seulement un grand écuyer, mais un remarquable officier de cavalerie. C’était aussi un homme d’un beau caractère. À tous ces titres, sa mémoire mérite d’être conservée dans la cavalerie française, et ceux qui l’ont connu garderont toujours de lui un fidèle et respectueux souvenir. » Mennessier de La Lance (1915-1921)