BNF : https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb11995263c

Barye, Antoine-Louis (1795 – 1875)

« Sculpteur animalier français, 1796-1875. D’abord ouvrier chez son père, orfèvre à Paris, puis apprenti chez un graveur nommé Fourrier, il fut appelé par la conscription et placé à la brigade topographique du génie en 1812. Libéré peu après, il reprit son métier de ciseleur, devint élève de Bosio, puis entra en 1817 dans l’atelier de Gros où il ne resta que peu de temps. En 1819, il concourut pour le prix de Rome de gravure en médailles. Après plusieurs tentatives infructueuses, il renonça au concours et entra, en 1824, dans l’atelier d’un orfèvre nommé Fauconnier. Mais la sculpture des animaux l’attirait déjà et, à ses heures de liberté, il allait travailler au Jardin des Plantes. Dès 1827, il avait exposé au Salon et, en 1831, « sa réputation s’affirma avec son tigre dévorant un crocodile ». En 1848, il fut nommé mouleur au Musée du Louvre et conservateur de la galerie des plâtres, puis perdit cet emploi en 1850. Professeur au Muséum en 1854, il fut élu à l’Académie des Beaux-Arts en 1868.
Son œuvre est très considérable et a été popularisé par de nombreuses reproductions. Il s’est principalement occupé des animaux sauvages : lions, tigres, cerfs, serpents..., etc., et a obtenu les succès les plus mérités dans ce genre particulier. Mais son œuvre hippique est aussi très important. J’en donne la liste d’après la notice que M. Roger Ballu lui a consacrée en 1890, et de laquelle sont tirés la plupart des détails qui précèdent.
Un cheval demi-sang — Autre faisant pendant — Autre — Cheval turc — Autre faisant pendant — Le Roi Charles VII — Le général Bonaparte — Le duc d’Orléans — Un cavalier Abyssinien surpris par un serpent — Un cavalier chinois — Deux cavaliers arabes tuant un lion —Thésée combattant le minotaure — Angélique et Roger sur l’Hippogriffe — Un cheval surpris par un lion — Une amazone — Statuette équestre de Gaston de Foix — Guerrier tartare arrêtant un cheval — Thésée combattant un centaure — Cheval turc n° 3 et cheval turc n° 4 — Cheval percheron — Cheval demi-sang.
Les critiques d’art s’accordent à juger moins favorablement les sujets équestres de Barye que ses animaux sauvages. Mais combien connaissent l’anatomie du cheval? Et que d’hérésies ont été dites à ce sujet! Toutefois, un critique d’un jugement très sûr, connaissant admirablement les règles de la représentation du cheval dans l’art, et statuaire hippique lui-même, dit : « Barye, l’homme consciencieux, le savant professeur d’anatomie du Muséum qui possédait si bien les félins et les ruminants et qui resta, dois-je le dire, toujours un peu inférieur à lui-même dans les sujets équestres, s’expliquait un jour avec moi, bien jeune alors, au sujet du cheval : lequel, me dit il, choisir pour la statuaire? Par goût, j’inclinerais pour le type oriental; finalement, j’opte pour un cheval qui n’ait surtout ni époque, ni race : quelque chose comme je me figure les chevaux de Phaëton. Je n’ai qu’un but, le douer de l’apparence de la force et d’une suprême élégance. Ce que je veux avant tout ne pas faire, c’est un cheval au détriment du cheval[1] » Énergie et élégance, c’est un programme que Barye a très bien rempli, et cette conversation me semble éclairer son œuvre d’un jour particulier : sauf quelques exceptions, il ne s’est pas attaché à faire un cheval plutôt qu’un autre et il lui a donné « l’unité de race » des animaux sauvages. C’est bien à tort, à mon avis, qu’on lui a reproché des erreurs d’anatomie dans ses œuvres hippiques : ses études à ce sujet étaient aussi complètes que consciencieuses; mais, dans la représentation du mouvement, il n’est pas toujours irréprochable.
Voyez à ce sujet Duhousset, le Cheval dans la nature et dans l’art, p. 143 et 144. » Mennessier de La Lance (1915-1921)


1. Papiers inédits du Comte du Passage.