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Hering, Eduard (1799 – 1881)

« Eduard August von Hering. Directeur de l’École vétérinaire de Stuttgart; naquit dans cette ville, le 20 mars 1799. Il y fit ses premières études et s’adonna d’abord à la pharmacie dans l’officine de son père. En 1819, il se rendit à l’Université de Tubingue, y suivit les cours d’histoire naturelle, d’anatomie humaine et comparée, de physiologie, etc., et surtout les cours privés de médecine vétérinaire qui étaient donnés par le professeur Hofacker. En 1821 et 1822, il fréquenta les Écoles vétérinaires de Vienne et de Munich, et, au printemps de 1822, visita Dresde, Berlin et Copenhague, où il resta jusqu’à la mort de Viborg, qui l’avait pris en affection. De retour à Stuttgart à la fin de cette même année, il obtint la chaire d’anatomie, de physiologie et de thérapeutique à l’École vétérinaire que l’on venait d’y fonder. Un congé de près de deux ans qu’il prit en 1826 lui permit de visiter successivement l’École d’Alfort, les importantes cliniques de quelques vétérinaires de Paris et de suivre les cours de la Faculté de médecine de la Sorbonne. Il y fut en relations assez étroites avec G. Cuvier.
Rentré en 1828 à l’École vétérinaire de Stuttgart, il fut nommé professeur de clinique, fonction qu’il conserva jusqu’en 1858, en même temps qu’il faisait la clinique ambulante de l’espèce bovine. Il fut aussi, pendant huit ans, attaché à l’enseignement de l’Institut agricole de Hohenheim, où il professait l’art vétérinaire élémentaire. D’ailleurs, à l’École de Stuttgart, il eut à faire successivement les cours les plus disparates. Membre de la commission des haras, il fut, sous le roi Guillaume Ier, chargé plusieurs fois de voyager dans les grands pays d’élevage, dans le Nord de l’Allemagne, le Schleswig, le Mecklembourg, le Boulonnais, la Normandie, le Perche, l’Angleterre, etc. En 1853, la Faculté de médecine de Tubingue lui décerna le diplôme de docteur en médecine honoris causa. Nommé en 1858 au Ministère de la guerre comme conseiller vétérinaire, il quitta la clinique de l’École sans renoncer à l’enseignement, et fut en 1862 nommé directeur, en même temps que conseiller médical supérieur. Il prit sa retraite en 1878 et mourut à Stuttgart le 20 mars 1881.
Peu de vétérinaires ont autant écrit que Hering et fait preuve surtout d’une aussi grande érudition, servie par la connaissance d’un grand nombre de langues. Avec Gamgee (d’Édimbourg), il fonda le premier congrès international de médecine vétérinaire, qui se tint à Hambourg en 1863 et dont il fut nommé président. Il fonda aussi la Société vétérinaire wurtembergeoise (1838) et fut ainsi l’initiateur des associations vétérinaires de l’allemagne. L’année suivante, il publiait le premier numéro du Repertorium der Thierheilkunde, dont il conserva la direction jusqu’en 1875. Il y donnait l’analyse exacte de tous les journaux vétérinaires étrangers et y fit paraître près de cent articles ou travaux originaux. Grâce à lui, ce Répertoire de médecine vétérinaire fut, avec le Magazin, le plus important journal vétérinaire de l’Allemagne. De 1846 à 1865, il a publié dans le Canstatt’s Jahresbericht un excellent résumé annuel des publications vétérinaires du monde entier. Ses premiers travaux, extrêment remarquables pour l’époque, avaient eu pour objet la rapidité de la circulation du sang (1828); il les compléta par des recherches sur le nombre de pulsations et la vitesse du sang (1833), sur les rapports des rythmes respiratoires et circulatoires (1850, 1853). La parasitologie des animaux domestiques, la tératologie, la pathologie des maladies contagieuses lui sont redevables d’importantes contributions.
On lui doit, entre autres ouvrages, une Physiologie des animaux domestiques, 1832; — un Traité de pathologie et de thérapeutique spéciales vétérinaires, 1842 (3e édition, 1858), qui a été traduit en suédois ; — une Thérapeutique vétérinaire, 1847; 3e édition, 1870 (avec la collaboration de Weiss) ; — Manuel de médecine opératoire vétérinaire, 1857, 3e édition, 1879, qui a été traduit en italien et en russe;— la revision et la publication du Dictionnaire biographique des vétérinaires... rédigé par Schrader, 1863. Hering était décoré de plusieurs ordres et membre honoraire de dix-sept sociétés savantes ou académies. Il était, depuis 1865, associé étranger de la Société centrale de médecine vétérinaire de Paris, après en avoir été correspondant pendant seize ans. » Neumann (1896)