BNF : https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb11928026w

Vernet, Horace (1789 – 1863)

« Peintre français, fils de Carle Vernet, 1789-1863. Son père avait d’abord songé à en faire un graveur, mais il s’aperçut vite des étonnantes dispositions d’Horace pour la peinture et le plaça dans l’atelier de son ami Vincent chez lequel il fit des études classiques qui ne pouvaient laisser prévoir le genre qui le rendit si célèbre. Sa précocité et sa facilité furent incroyables et. dès 1811, il recevait des commandes officielles et peignait le portrait du roi de Westphalie.
En 1814, il prit un fusil, concourut à la défense de la barrière de Clichy et fut décoré.Il bouda d’abord le gouvernement de la Restauration et se lia d’amitié avec le duc d’Orléans; mais, en 1824, il devint moins intransigeant, fit un portrait du duc d’Angoulème; reçut, l’année suivante,la croix d’officier de la Légion d’honneur et entra en 1826 à l’Académie des Beaux-Arts.
En 1828, il remplaça Pierre Guérin comme directeur de l’École française à Rome et y resta jusqu’en 1835; mais son séjour fut interrompu, en 1833, par son premier voyage en Algérie. Il y revint en 1837, Puis en 1845 et poussa, cette fois, jusqu’au Maroc pour étudier le terrain de la bataille d’isly, et enfin en 1853.Il avait fait deux voyages en Russie : en 1836, puis en 1842-1843. Il y fut comblé d’attentions et d’honneurs par le tzar Nicolas.
En 1839, il avait visité Malte, l’Égypte, la Palestine et la Syrie. En 1834. il partit pour rejoindre l’armée d’Orient, passa d’abord trois mois à Varna; puis le siège de Sébastopol auquel il assistait, se prolongeant, il revint en France.
Il est inutile d’ajouter qu’il rapporta de tous ces vovages d’innombrables études et croquis. « Qui ne connaît pas les albums de voyage d’Horace Vernet, ignore la partie la plus vivante et la plus originale de son œuvre », dit un de ses biographes. Sous quatre gouvernements différents, Horace Vernet fut le peintre officiel, mais passionné pour ses sujets, des gloires militaires de la France; « il fut, par excellence, le peintre du soldat ». Aussi ses tableaux si vivants, si bien agencés, tous popularisés par la gravure, sont-ils connus de tout le monde et sa réputation est-elle universelle. Mais s’il fut surtout un peintre militaire et s’il ne se confina pas, comme son père, dans la représentation presque exclusive du cheval, il a cependant, soit dans ses sujets de bataille, soit dans ses scènes diverses, peint et dessiné un grand nombre de chevaux. De plus, dans sa jeunesse, il a illustré quelques ouvrages hippiques devenus rares. Il était d’ailleurs grand amateur de chevaux et en avait toujours possédé. Il avait suivi à cheval plusieurs expéditions en Algérie et fait de même ses voyages en Orient. Il choisissait, avec une prédilection particulière, les sujets dans l’arrangement desquels figuraient des chevaux qu’il savait disposer, grouper et surtout animer au milieu de compositions remplies de verve et qui l’ont rendu, à juste titre, un des peintres les plus populaires du XIXe siècle. Il a donc semblé que son nom devait figurer parmi ceux des peintres hippiques. Ses chevaux sont élégants, naturels, très vivants, toujours bien à leur place dans la scène où ils figurent. Ils sont dessinés avec aisance et sont agréables à regarder; il ne faudrait pas, cependant, trop approfondir leurs attitudes, leur anatomie ni l’exactitude de leurs mouvements1. La rapidité avec laquelle Horace Vernet terminait des œuvres, souvent de proportions énormes (comme la Prise de la Smala, qui a 23 mètres de long et qu’il termina en 10 mois), la prodigieuse facilité dont, tout jeune, il donnait déjà des preuves étonnantes, ne lui ont pas toujours permis de reproduire avec une exacte correction un animal si difficile à saisir que, malgré des études spéciales plus approfondies et plus tenaces que celles qui avaient occupé la jeunesse d’Horace Vernet, bien peu de peintres y ont complètement réussi. » Mennessier de La Lance (1915-1921)


1. Voyez dans Duhousset, Le Cheval dans la nature et dans l’art, la critique du Cheval du Trompette qui ne peut se soutenir sur l’appui latéral défectueux que lui a donné le peintre.