BNF : https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12175148j

Société hippique française (1865 – n. c.)

« La Société hippique française a été fondée en 1865 par le Marquis de Mornay, chez lequel fut établi provisoirement le siège de la Société, 69 rue de l’Université. Il fut transporté ensuite avenue Montaigne, d’abord au n° 77, puis au n° 33 (Ancien 53) où il est actuellement, (1907). La Société fut reconnue Établissement d’utilité publique par décret du 16 oct. 1866. Elle établit des concours annuels, dont le premier eut lieu en avril 1866 au Palais de l’Industrie et qui fut suivi d’une reprise de manège exécutée sous les ordres du Colonel L’Hotte par les élèves de Saumur et de Saint-Cyr. En 1867, à cause de l’Exposition, le Concours eut lieu sur l’esplanade des Invalides. En 1871, il n’eut pas lieu. En 1873, on commença les courses d’obstacles et, en 1874, eut lieu la création des Concours de circonscription en province : Nantes en 1874; Bordeaux en 1875; Lyon, Nancy et Lille en 1876.En 1887, la ville de Lyon qui, depuis plusieurs années, ne remplissait plus ses engagements envers la Société, refusa de lui continuer sa subvention, et le concours fut transporté à Vichy où la Société créa une belle installation.E n 1888, le général Boulanger, alors ministre, interdit la participation des officiers au concours; il revint sur sa décision à la fin de 1888, mais trop tard pour le concours de l’année. En 1889, cette participation fut règlementée par M. de Freycinet; elle subit une nouvelle crise pendant le ministère du général de Galliffet, et elle est maintenant à peu près libre d’entraves. En 1893, une exposition de peinture et de sculpture hippiques fut adjointe au Concours annuel de Paris. En 1897, le Palais de l’Industrie, qui abritait le Concours dans des conditions satisfaisantes, depuis plus de 30 ans, fut condamné et on s’installa au Palais des Machines. La ville de Lille ayant refusé sa subvention en 1898, le Concours du Nord fut installé à Boulogne. En 1900, le Concours eut lieu place de Breteuil, à cause de l’Exposition et, en 1901, il prit possession du Grand-Palais des Champs-Elysées où il semble installé pour longtemps.Au début, la Société fut aidée par l’État, les villes et l’administration des Haras, mais actuellement les subventions de la ville de Paris et du département de la Seine sont supprimées.
La prospérité de la Société et l’importance de ses opérations n’a fait que s’accroître; elle distribuait en effet 50.000 fr. de prix à sa formation, et elle en a distribué pour 367.000 fr. en 1905, et 411.000 en 1906, soit près de 10 millions pendant cette période. Elle a pu, en outre, établir ses nouvelles installations à Vichy et à Boulogne et améliorer l’aménagement de ses concours. La plus grande partie de ses ressources provient du Concours de Paris qui est de plus en plus suivi. En 1893, le Marquis de Mornay mourut et fut remplacé par le Comte de Juigné qui mourut en 1900. M. de La Haye-Jousselin lui succéda, mourut en 1902 et fut remplacé par M. le Baron du Teil du Havelt . Par ses concours annuels, par ses primes, par la présentation publique des produits de l’élevage, par ses exercices de passages d’obstacles, d’équitation d’extérieur et de ménage, la Société hippique française a rendu d’incontestables services à l’élevage et au commerce des chevaux ainsi qu’à l’équitation. À ce dernier point de vue, il faut se rappeler les parcours du début, trop souvent accueillis par une hilarité méritée, et leur comparer ceux d’aujourd’hui, accomplis par de véritables cavaliers, civils ou militaires, sûrs de leurs moyens de conduite et dont l’entrain n’exclut pas la correction, pour se rendre compte des progrès réalisés dans la préparation des chevaux et dans l’exécution des parcours d’obstacles. L’émulation excitée par une exhibition publique est la véritable cause de ces progrès, et c’est à la Société hippique qu’on les doit.
Cette Société a publié et publie actuellement divers opuscules. Voyez, pour une autre publication de la Société, Manuel de Préparation... » Mennessier de La Lance (1915-1921)