BNF : https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb10584249j
Decroix, Émile-François (1821 – 1901)
: Un Hippophage
« Vétérinaire militaire français, 1821-1901. Diplômé d’Alfort et sous-aide vétérinaire au 3
e
Chasseurs d’Afrique en 1845, vétérinaire principal en 1875, retraité en 1878. Campagnes de 1845 à 1855 en Afrique, en 1836 en Orient, en 1859 en Italie, de 1860 à 1862 en Afrique, en 1870-1871 à Paris. Il était membre de la Société centrale de médecine vétérinaire, de la Société d’acclimatation, de la Société protectrice des Animaux, de celle contre l’Abus du tabac et devint président de ces deux dernières sociétés.En 1870, il était vétérinaire de la Garde de Paris. L’année suivante, au moment de la Commune, quand les troupes régulières se retirèrent sur Versailles, Decroix n’eut pas le temps de les rejoindre. Il se transforma alors en médecin, déclara aux insurgés qu’il soignait les enfants de troupe, fit placer à la porte de la caserne un guidon avec la croix de Genève et y établit une ambulance. Il préserva ainsi la caserne de l’incendie que les communards se disposaient à y allumer.Decroix était un homme de sentiments élevés et d’un caractère particulièrement désintéressé. Il fut surtout un apôtre et, aidé par le concours du Dr Blatin, d’Isidore Geoffroy-Saint-Hilaire, etc., il consacra sa vie à propager l’usage de la viande de cheval dont il avait apprécié l’utilité et les qualités nutritives dans quelques moments difficiles de ses expéditions en Afrique. Il était mû, dans cette croisade, par deux sentiments : procurer aux classes pauvres un aliment sain et économique et épargner aux chevaux vieux, usés ou blessés, les souffrances imposées par un travail au-dessus de leurs forces.Il a pu, avant de mourir, assister au triomphe de ses idées et au résultat de ses efforts, car c’est surtout à lui qu’on doit l’établissement des nombreuses boucheries hippophagiques qui existent maintenant partout en France.En juin 1902, on lui érigea un buste à Savy-Berlette (Pas-de-Calais), son village natal, et, en décembre 1904, un abattoir hippophagique ayant été inauguré à Paris, on plaça également son buste au-dessus de la grille d’entrée de cet établissement.
J’ai emprunté aux divers discours prononcés à ces occasions, quelques-uns des détails biographiques qui précèdent. Decroix a aussi publié de nombreuses brochures de propagande contre l’abus du tabac. Une seule, qui est citée plus loin, concerne en partie le cheval. »
Mennessier de La Lance (1915-1921)