BNF : https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12115194g

Aure, Antoine Cartier d’ (1799 – 1863)

« Célèbre écuyer français, 1799-1863. Élève au Prytanée militaire puis admis à Saint Cyr, d’Aure en sortit comme sous-lieutenant en 1815. Il entra ensuite aux Gardes du Corps, fut détaché au Manège de Versailles où ses dispositions exceptionnelles le signalèrent à l’attention du célèbre d’Abzac, alors Écuyer en chef des Écuries du Roi. En 1817. il fut nommé Écuyer cavalcadour de Louis XVIII et conserva ces fonctions sous Charles X, en même temps qu’il continuait à professer au Manège de Versailles comme élève Écuyer d’abord, puis comme Écuyer professeur.En 1830, le vicomte d’Aure donna sa démission, et d’ailleurs le service des Écuries du Roi ainsi que le Manège de Versailles cessèrent d’exister.Quelque temps après, il fonda à Paris, rue Duphot, un manège qui devint célèbre et il y adjoignit ensuite une écurie de vente et un cercle d’équitation qui furent organisés par une société qui prit le nom de Société anonyme pour l’amélioration et feuillets éducation de Chevaux de luxe de race française et de laquelle faisaient aussi partie le comte de Montendre et le comte de Rochefort, plus tard général.Le but du vicomte d’Aure était de mieux faire connaître les ressources de l’élevage français, alors à peu près délaissé par le commerce de luxe et de suppléer par un dressage suffisant à l’absence de toute préparation au service, justement reprochée aux chevaux français.L’entreprise reçut d’abord l’aide du comte Duchatel, ministre du commerce, mais, dès le début, sa prospérité fut atteinte par une grave épidémie qui sévit sur l’écurie de vente et par des difficultés financières de toutenature. Abandonnée par le gouvernement, elle sombra lamentablement et entraîna dans son désastre le vicomte d’Aure qui fait une courte allusion à ses déboires dans l’avant-propos de son livre De l’Industrie Chevaline, et qui en donne le détail dans une brochure citée plus loin.Il n’eut jamais de position officielle à la cour de Louis-Philippe, mais, quand il dirigeait le manège de la rue Duphot, il fit monter quelquefois le duc d’Aumale et donna des leçons aux ducs d’Orléans et de Nemours. On peut rapporter, pour une certaine part, à ces relations, la vive opposition faite plus tard par le duc de Nemours à la méthode Baucher, opposition qui en détermina le rejet par le Comité de cavalerie chargé de l’examiner. (voyez Baucher et Clément Thomas). En 1847 seulement, il reprit des fonctions publiques et fut nommé Écuyer en chef à Saumur. En 1848, il crut devoir donner sa démission, mais la reprit « sur d’honorables insistances » et garda le commandement du Manège de Saumur jusqu’en 1854. Sa retraite fut alors motivée par quelques contrariétés au nombre desquelles on doit placer l’envoi à Saumur de Mme Marie Isabelle et aussi les progrès que la Méthode Baucher avait faits dans le monde équestre, y compris même celui de Saumur. C’est alors que le général Fleury songea à utiliser ses connaissances et son autorité et le fit nommer commandant des écuries de Napoléon III, puis Écuyer de l’Empereur, et, enfin, en 1861, Inspecteur général des Haras.Pendant son séjour à Saumur, fidèle aux principes de toute sa vie, il fut surtout — tout en enseignant et pratiquant l’équitation d’école — l’apôtre de l’équitation d’extérieur, développant le travail de carrière, encourageant les chasses et les courses. Il donnait lui-même l’exemple d’un entrain, d’une vigueur et d’une hardiesse qui sont à juste titre restés légendaires.Mais ce qui est aussi resté légendaire, ce sont ses démêlés avec Baucher, de la personne et de la méthode duquel il était l’ennemi. La polémique des deux adversaires se traduisit par quelques acerbes brochures, mais elle fit surtout verser, par leurs partisans ou leurs détracteurs, des flots d’encre et même parfois le sang, car plus d’une de ces discussions acharnées se termina sur le terrain. Au début, cependant, le Comte d’Aure allait souvent voir Baucher monter au cirque et, après les séances, il avait avec lui de courtes et courtoises entrevues. Mais Baucher n’avait jamais vu le Comte d’Aure à cheval et en témoignait souvent le regret. Celui-ci, d’autre part, se prêta volontiers à une entrevue qui fut négociée par un ami commun, M. Gaussen, et qui eut lieu au manège de la rue Duphot. M. d’Aure y monta une jument dont l’acquisition possible par Baucher avait été le prétexte de sa visite. Mais les choses ne marchèrent pas bien : le désaccord entre le Comte d’Aure et sa monture prit une tournure violente et le visiteur se retira assez sèchement. Cette petite scène, racontée en détail et avec humour par M. Gaussen (Revue de Haras de Mars 1878), mit fin aux relations des deux maîtres qui ne se revirent plus. Le Comte d’Aure, dont la vieillesse était encore active, s’était, dans les derniers temps, retiré à Saint-Cloud où il mourut. Il fut certainement l’un des illustres écuyers du siècle, mais il enseignait plus par l’exemple que par une exposition claire de sa doctrine et de ses principes. Aussi son enseignement a-t-il laissé moins de traces dans l’histoire de l’équitation moderne que sa réputation ne pourrait le faire supposer[1]. Il existe plusieurs portraits du Comte d’Aure. Ledieu en a peint deux. Le premier le représente dans sa jeunesse, à cheval et franchissant un fossé. Je l’ai possédé et donné au Musée du Cheval récemment fondé à Saumur. L’autre, qui le représente également à cheval, mais dans un manège, a été gravé par Moreau. Le cabinet des Écuyers à l’École de Guerre en possède une belle épreuve. La Vie à la Campagne (T. V) a publié un très bon portrait du comte d’Aure, âgé, en buste seulement et, paraît-il, très ressemblant. Il est reproduit dans l’édition de 1870 de son Traité d’Équitation, et dans Les Hommes de Cheval depuis Baucher du Baron de Vaux. Le Comte d’Aure a publié trois ouvrages principaux : son Traité d’Équitation, son Cours d’Équitation, et De l’Industrie chevaline en France, plus sa réponse au Comte de Turenne et enfin un assez grand nombre de brochures. Pour ne pas embrouiller cette notice en intercalant ces dernières au milieu des ouvrages plus importants, je ne suivrai pas exactement l’ordre chronologique et je décrirai d’abord les livres et leurs éditions successives, puis, en dernier lieu, les brochures. » Mennessier de La Lance (1915-1921)


« Célèbre écuyer français, 1799-1863. En 1817, il fut nommé Écuyer cavalcadour de Louis XVIII. En 1830, il donna sa démission, et d’ailleurs le service des Ecuries du Roi ainsi que le manège de Versailles cessèrent d’exister. Il fonda à Paris, rue Duphot, un manège qui devint célèbre. En 1847 seulement, il reprit des fonctions publiques et fut nommé Écuyer en chef à Saumur, commandement qu’il garda jusqu’en 1854. C’est alors que le général Fleury songea à utiliser ses connaissances et son autorité et le fit nommer commandant des Écuries de Napoléon III, puis Écuyer de l’empereur, et, enfin, en 1861, Inspecteur général des Haras. Pendant son séjour à Saumur, fidèle aux principes de toute sa vie, il fut surtout - tout en enseignant et pratiquant l’équitation d’école - l’apôtre de l’équitation d’extérieur, développant le travail de carrière, encourageant les chasses et les courses. Il donnait lui-même l’exemple d’un entrain, d’une vigueur et d’une hardiesse qui sont à juste titre restés légendaires. Mais ce qui est aussi resté légendaire, ce sont ses démélés avec Baucher, de la personne et de la méthode duquel il était l’ennemi. Il fut certainement l’un des illustres écuyers du siècle, mais il enseignait plus par l’exemple que par une exposition claire de sa doctrine et de ses principes. Aussi son enseignement a-t-il laissé moins de traces dans l’histoire de l’équitation que sa réputation ne pourrait le faire supposer. » IFCE


1. Duplessis, l’Équitation en France — Baron de Vaux, passim— Picard, Origines — Gaussen, Notes équestres d’un vieil amateur — Notes manuscrites communiquées par les généraux L’Hotte et Faverot de Kerbrech et par un membre de la famille du général d’Aure — ɶuvres du comte d’Aure, passim.