Adolphe Guenon, un précurseur en éthologie

Adolphe Guenon est encore connu par les amateurs des ânes et des mulets pour avoir cherché à les réhabiliter grâce à son Mulet intime (Châlons-sur-Marne, 1899). Ce vétérinaire militaire a, en fait, plus largement écrit sur l’intelligence des animaux et sa psychologie. Ses premiers écrits ont été d’ailleurs été salués et récompensés par la Société protectrice des animaux.

Guenon savait que chaque régiment de cavalerie dispose de sa propre musique. Il suppose que le cheval est sensible à la cadence et au rythme. Pour cela, il s’appuie sur les anecdotes qu’on lui a rapporté et, pour appuyer ses hypothèses, il élabore un protocole d’expériences, qu’il qualifie lui-même « d’imbéciles », afin étudier l’influence de la musique sur les chevaux. Pour établir son protocole, Guenon choisi la grande flûte, estimant qu’elle a plus d’action que le violon. Jouée dans l’écurie dans son propre régiment, il note et analyse les différents signes comportementaux des chevaux, qu’ils appartiennent à la fanfare, qu’ils soient impavides ou stressés. Il constate assez vite que la flûte a une action sur la vessie et les intestins des animaux. Si l’expérience semble parfois difficile pour les chevaux, elle a la vertu d’analyser les phénomènes physiques de la peur ou de l’excitation, et le rôle de la répétition vers l’habituation. Pour l’anecdote, on entend encore parfois quelques grooms ou vétérinaires siffler dans un box fraîchement paillé pour faire uriner un cheval.

Adolphe Guenon a lu Darwin et ose parler d’âme des animaux. Ce sera le thème de son livre suivant, l’ Âme du Cheval (Châlons-sur-Marne, 1901)  qu’il dédicacera à « M. le Cheval, roi des solipèdes ».

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