La gazette du Sport Universel illustré a publié une des premières gravures couleur dans son numéro de juillet 1925 à l'occasion du compte-rendu du Grand Prix de Paris qui s'était tenu le 28 juin sur l'hippodrome de Longchamp. La gravure présente Reine Lumière, propriété du baron James-Armand de Rothschild, que l'on découvre "alezane".
Celle-ci venait de s'illustrer en remportant la course de 3000 mètres, victoire relevant plutôt d'un coup de poker : « Elle [Reine Lumière] fut acquise, pour 300.000 francs, à la vente du 23 Juin, chez Chéri, par son nouveau propriétaire. Certes, le baron James-Armand de Rothschild, qui gagne son deuxième Grand Prix, ayant enlevé le premier avec Galloper Light en 1919, peut se compter au nombre des propriétaires favorisés du sort. Décrocher le Grand Prix avec une pouliche n'est déjà point chose si banale, puisque Reine Lumière est seulement la septième de son sexe qui ait gagné l'une des cinquante huit éditions tirées jusqu'à ce jour de la grande épreuve. Pour enlever la grande épreuve d'une tête, avec une jument achetée cinq jours avant la course et un jockey ne connaissant ni sa monture ni le parcours, il faut véritablement aimer les entreprises risquées.
Mais on sait que la Fortune se complaît à ses anciennes amours et qu'elle a cessé, depuis de longues années, d'être cruelle aux membres de la famille du baron J.-A. de Rothschild. » 

La jument, a tout de même un sacré pedigree, « avec son port de tête, resplendissant de fierté, est une haute et puissante dame : dans les deux acceptions du terme, car elle mesure bien, au garrot, aux alentours d'un mètre soixante-dix, et la puissance éclate à tous les mouvements de sa musculature dure et heurtée. Reine Lumière est taillée en plein bloc, à grands coups de hache. Comme il arrive souvent aux jeunes plants d'une aristocratie encore vigoureuse, elle manifeste plus de race que de distinction.»

Cette grande pouliche n'était pas favorite, car tous «prédisaient le ou redoutaient le succès de Belfonds», mais «Dimanche, après s'être maintenu en bonne place dans la descente, nullement gêné dans la ligne droite, au moment où Semblat lui a demandé de venir, brusquement il n'y a plus eu de Belfonds. En moins de temps qu'il n'en faut pour l'écrire, le gris était à l'arrière-garde, derrière tout le monde.».

Le commentaire de la course en reste éloquent : « Du peloton surgissaient en trombe Dark Diamond et Reine Lumière. La lutte s'engageait entre les trois chevaux. Dark Diamond était vite au bout de son rouleau et tout ce que pouvait faire le poulain du baron Baeyens était de s'assurer la troisième place. Mais la pouliche s'accrochait avec énergie à Terre Neuvien. Mac Gee tentait un effort désespéré et, dans l'ardeur de la lutte, déportait son adversaire sur la gauche. Mais le jockey de Reine Lumière, le jeune Smirke qui est le comingman en vue parmi les chevaliers de la cravache d'outre-Manche, résistait vigoureusement et s'assurait le meilleur sur le poteau, d'une tête.»

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- Le grand prix de Paris