
Contestations juridiques au XVIe siècle
Selon Mennessier de la Lance, le livre de Bonacossa Tractatus in materia Equorum dont la première parution date de 1564, semble être le premier recueil complet jamais publié sur la matière et n’a probablement jamais été traduit, ni en italien, ni en français.
« Les contestations auxquelles donnent lieu le commerce, le louage, l’habitation ou le simple usage des chevaux sont très anciennes. Les premières lois sur la question remontent à la fin de la République romaine, époque a laquelle fut publié un Édit des Édiles qui réglait certaines difficultés. Ces lois tombèrent en désuétude et ce ne fut qu’au XVe siècle que quelques municipalités italiennes commencèrent à faire entrer la loi dans les contrats en fait d’animaux. À peu près vers la même époque, les Anglo-Saxons définirent les vices rédhibitoires et réglèrent les contestations de vente et d’achat des animaux domestiques.» nous apprend Mennessier.
Si le général loue son exhaustivité, il en relativise le style : « L’ouvrage donne la solution de 550 questions litigieuses et on se demande ce que le bon Bonacossa a oublié : accidents de route ou d’auberge, accidents causés par les chiens ou les bêtes féroces, difficultés entre vendeurs, acheteurs, loueurs, prêteurs, vols, recels et jusqu’aux legs et testaments concernant les chevaux : tout est défini et réglé. Il prévoit les accidents les plus bizarres et les plus compliqués : un cheval est mordu par un chien; il rue et tue un porc placé derrière lui. Qui est responsable ? Et cent autres de ce genre. Mais quel latin ! Celui des médecins de Molière en donne une assez juste idée. » Peut-être est-ce la raison de son absence de traduction?
La jurisprudence équestre prendra son envol en France au XIXe siècle : les notions de vices rédhibitoires et de responsabilités entre acheteurs et vendeurs de chevaux ne seront définies que bien plus tard, notamment par Huzard et légiféré par la loi de 1838.
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