Billy, le surdoué du cirque Asthley

Dans son Who's who consacré au cirque (Circus Life And Circus Celebrities, Londres, 1875), le journaliste anglais Thomas Frost (1821 – 1908) consacre quelques mots aux mésaventures d'un cheval dressé par Philip Astley (1742-1814), surnommé Billy "The Trick Horse".

La traduction de l'article dans le Ve tome de la Revue britannique (pp.175-176) décrit le poney et ses habiletés de la manière suivante:« Philippe Astley fut incontestablement le meilleur dresseur de chevaux de son temps. Il recrutait généralement son haras à Smithfield, se souciant peu, disait-il, de la forme et de la couleur, ne recherchant que la douceur et la docilité. Il donnait rarement plus de 5 livres sterling par cheval. C'est le prix qu'il avait payé pour le fameux Billy, ce favori du public, aussi folâtre qu'un jeune chat avec ceux qu'il connaissait.  Billy était un vrai cheval savant, pouvant tirer des coups de pistolet, enlever une bouilloire de dessus un feu ardent, mettre la nappe, disposer les tasses et les soucoupes et inviter le clown à prendre le thé : il ne lui manquait que la parole. »

Plus loin, on y apprend la suite de son parcours mouvementé : «Mais un jour Billy fut arrêté par le shérif, non point en conséquence de quelque méfait de sa part, mais à cause de l'inconduite d'un groom nommé Saunders, à qui il avait été prêté. Saunders avait été employé par Astley pendant plusieurs années, et il avait emprunté Billy pour l'exhiber à son compte. L'affaire se termina par l'emprisonnement de Saunders et l'adjudication de Billy au plus offrant. Pendant trois années entières, on perdit les traces de ce favori. Ce fut par hasard que deux écuyers d'Astley découvrirent un jour Billy attelé à une charrette dans White-Chapel. Impossible de douter de son identité, car, en entendant un bruit particulier produit par le choc des ongles de l'index et du pouce un des signes ou sons employés par Astley en dressant ses chevaux - Billy avait secoué l'oreille, s'était cabré, puis s'était mis à danser d'une façon fort remarquable. La reconnaissance était mutuelle. Le propriétaire de Billy ne demanda pas mieux que de s'en défaire à un prix très modéré, « car, disait-il, bien qu'il soit la plus douce des créatures vivantes, il fait parfois de si étranges cabrioles que nous l'avons surnommé le "saltimbanque".»
Billy reparut dans l'arène comme s'il ne l'avait jamais quittée, fit le thé et remplit toutes ses fonctions comme par le passé, jusqu'au moment où il mourut littéralement de vieillesse, entouré du respect et des regrets universels.»

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