Astrologie et cheval

« Le temps d’étalonner approchant, huit jours auparavant il le faut purger au déclin de la Lune, au Signe de Chancre, ou de Scorpion pour lui subtiliser le sang. (…) Cela étant fait il lui faut deux ou trois jours après ouvrir les deux veines du col, au déclin de la Lune au Signe du Chancre, Verseau, et de la Balance, ou la veine d’éperons. Si on le fait aux Poissons, et en laisser bien écouler le sang. Il est à remarquer, que j’ai fort modéré la dose de susdites recettes pour éviter les erreurs que pourroit commettre un indiscret sur quelque faible cheval (…) . »

Ces pratiques thérapeutiques prodiguées par Winter de Adlersflügel ( Traité nouveau et augmenté , 1703) n’ont fort heureusement plus cours. Le même Winter de Adlersflügel pensait qu’il fallait couvrir « les cavales noir-pies dans les signes Saturnins, Martiaux & Mercuriaux » pour contribuer à une heureuse génération. On prête encore à la lune la vertu de conditionner le déclenchement des mises-bas.
Ces grands principes empiriques prennent racines dans le lointain XVII e siècle et probablement longtemps auparavant. Lafon-Poulotie ( Nouveau régime pour les Haras , 1787 ) s’étonnait quand même de lire dans le livre d’Alfonso Guerini ( Détail instructif du Haras , 1724) plusieurs passages sur l’influence des astres : « (…) les juments couvertes dans le croissant de la lune, produiront non seulement le plus souvent un mâle, mais aussi un poulain plus fort, mieux taillé, et de meilleur service que si elles étoient devenues pleines pendant le déclin. ». Il relève également l’usage traditionnel de talismans par les anciens. Par exemple, pour réussir un sevrage, il fallait œuvrer pendant le déclin de la lune et attacher à l’encolure du poulain un morceau de corne de cerf…

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