L’épigéonosie, nouvelle maladie globale
Jean-Baptiste Rhodes (1793-1857), vétérinaire d’Alfort, était considéré comme un original. On attribuait son excentricité à la grande frayeur qu’il avait éprouvé lorsqu’il se retrouva, par deux fois, tenu en joute pour être fusillé. Cela ne l’empêcha pas de pratiquer sa science fort tard dans le Gers. Il commit un livre au long titre énigmatique, paru en 1854 : L’Épigéonosie ou la Peste universelle qui règne depuis quelques années sur le Globe terrestre, spécialement dans l’Air, l’Eau, la Terre, les Minéraux, les Végétaux, les Animaux, […]
« La nature, fertile et inépuisable dans ses ressources créatrices et destructrices, vient par temps ou de loin en loin surprendre les mortels par des productions nouvelles, normales ou anormales, qu’ils n’avaient point encore observées ou que très superficiellement. C’est surtout depuis quelques années qu’elle en a montré des exemples frappants qui, dans plusieurs contrées de l’Europe, ont même donné naissance à de justes alarmes : témoins, la maladie des pommes de terre, celle des vignes, l’affection dite vénérienne de l’espèce chevaline, et une foule d’autres, […] » explique l’auteur.
Il englobe et relie toutes ces affections sous un néologisme de son cru, « l’épigéonosie », pour désigner une peste générale du globe terrestre… Il se dit aussi père de la télégraphie et inventeur « d’un système locomoteur qui peut à volonté parcourir d’une à plus de cent lieues par heure » et il se « plaint amèrement des rois, des gouvernements et du public, que ses inventions, destinées à révolutionner le monde, ont laissé profondément indifférents. » nous apprend Mennessier.
Il tenta également de lancer un journal, Le Conservateur de la Santé, ou l’art de prévenir, sans remèdes ni dépenses, les maladies des chevaux, mulets, boeufs , […] qui n’eut pas plus d’un numéro.
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