Des dictionnaires à foison

Toute personne ayant franchi un jour les portes d’un manège le sait. Le cheval et l’équitation ont un vocabulaire spécifique qu’il faut apprivoiser en même temps que son appréhension de l’animal et des rudiments de la discipline. Très vite, l’apprenti cavalier peut s’étonner des spécificités analogiques entre lui et le quadrupède qui n’a ni pattes, ni museau ou encore moins de gueule mais des jambes, un nez, une bouche. Les choses se compliquent lorsque l’on cherche à localiser le boulet et son canon, comme écho à son passé dans la cavalerie.

Dictionnaire, Baucher (1833)
Dictionnaire, Baucher (1833)

Reste la pratique et comment définir un geste, une sensation. Un dictionnaire permet de poser un vocabulaire, de  clarifier des notions et diffuser la connaissance comme le fit Lafosse en hippiatrie (Paris, 1775), ou poser des principes équestres à la manière de Baucher (Rouen, 1833). Son dictionnaire est d’ailleurs le premier livre qu’il publie. Il est le fruit de ses recherches et observations, son envie de définir et revenir sur les principes avancés par les écuyers : « On pourra être étonné que j’aie choisi, pour ma publication, la forme d’un Dictionnaire, forme neuve d’ailleurs, et qui n’a pas encore été mise en usage par ceux qui ont écrit sur l équitation. Il eût été sans doute plus rationnel de distribuer mes observations dans un ordre logique, et d’en faire un ouvrage suivi; mais je me suis bientôt convaincu que je devais d’abord exposer ma méthode dans ses rapports et ses points de contact avec toutes les spécia­ lités et toutes les circonstances de l’équi tation. »

Puisque l’équitation est assujettie aux variations innombrables de l’esprit humain, il lui semblait nécessaire d’élaborer des bases communes. Pragmatique, il se justifie : « J’ai cru, de plus, qu’il était nécessaire de donner la signification de plusieurs mots tech niques assez mal compris, en général, des per­ sonnes qui s’occupent de cet art, leur faisant toutefois observer qu’il est préférable de parler un langage entendu de tout le monde. Ces con­ sidérations m’ont amené à penser que la forme de Dictionnaire se prêtait suffisamment aux explications que je voulais donner, et qu’elle rendait les recherches plus faciles.»

De nombreux termes de dressage resteront en français dans les traductions comme piaffer, passage, pirouette, mézair ou les autres sauts d’école.

Cette forme se déclinera à l’envie  sur les disciplines comme l’attelage, la vénerie, le turf…, et même plus récemment en éthologie avec un amusant Cheval-Français, Français-Cheval d’Émilie Gillet (Paris, 2012), avec des notions de base sur le comportement, essentiel !

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