La mécanique du saut d'obstacle

Les premiers traités consacrés aux sauts d'obstacles sont finalement très récents au regard de l'ensemble de l'ensemble de l'édition équestre pluriséculaire. Cette pratique du cavalier d'extérieur qui se devait de franchir des haies ou autre obstacle naturel à la chasse, s'est transformée, petit à petit, en discipline sportive dans la seconde moitié du XIXe siècle. Elle s'est structurée dès les premières compétitions, la première ayant eu lieu en Irlande en 1865, 1870 en France.

Avant Caprilli, Danloux, D'Orgeix

La compréhension de la mécanique du saut a bénéficié des apports de la chronophotographie des Marey et Muybridge à la fin du XIXe siècle : initiée par Maxime Guérin-Catelain (185.–19..), les premières expérimentations se sont déroulées à la station physiologique de Boulogne de Marey et ont aboutissent à la publication de plusieurs ouvrages dont Le Saut des Obstacles. Recherches expérimentales (Paris, L. Henry May, 1898)

Ensuite, le capitaine de Beauregard (1883–19..) publie à la fin de la Guerre de 1914-1918 une première version de son Saut d’Obstacles et Galop de Course — Étude cinématographique, (Paris, Berger-Levrault), sous le pseudonyme de L. de Sévy. Après avoir explorer la recherche de l'équilibre du cheval à toutes les allures, il s'occupe ici d'analyser les différentes phases du franchissement d'obstacles.

Une fois la locomotion comprise, la position du cavalier se modifia complétement. D'abord assise et le buste rejeté en arrière au moment du plané et à la réception, la posture passe alors très vite vers une assiette en équilibre vers l'avant, position rapidement adoptée à la suite des précurseurs Caprilli (1868–1907) et Danloux (1878–1943). Plus tard, Jean D'Orgeix (192 – 2006) développera toute une méthode pédagogique complétée par des actions de mains vibrantes sur les rênes.

Le cas Littauer

Outre-Atlantique, Jumping the horse paraît à New York, 1931. Il s'agit des réflexions du capitaine Vladimir Littauer (1893-1989) sur la position à adopter lors de toutes les phases du saut. Son travail critique aborde autant les questions d'équilibre et de vitesse, illustrées par des photos (bonne et mauvaise position incluse). Littaeur est originaire de Russie où il a appris une équitation basée sur les principes de James Fillis. Il se frotte à l'efficacité des cavaliers italiens de Tor di Quinto et de leur fer de lance, Caprilli, avant la première guerre mondiale. Sa remise en question sera totale, et à la suite de la Révolution russe, il traversera l'Atlantique où il se lancera dans l'enseignement. Son livre couvre, de manière didactique et moderne, l'évolution de la position du cavalier à l'obstacle, les phases du saut, abord compris, comment travailler un jeune cheval à l'obstacle (speed, spring, balance) et la construction de quelques obstacles par soi-même, chandeliers compris.

Le Saut des obstacles, recherches, Maxime Guérin-Catelain, 1898 Saut d’Obstacles et Galop de Course — Étude cinématographique, L. de Sevy (1918)

Jumping the horse by Captain Littaeur, New York, 1931, extrait 1Jumping the horse by Captain Littaeur, New York, 1931, extrait 2

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