Colbert et son enrênement

L’usage des rênes Colbert est encore décrit dans les manuels d’équitation : il s’agit d’une paire de rênes doublée d’une boucle que l’on passe sur la têtière du filet et que l’on glisse dans l’anneau du mors. Elle s’emploie dans le travail à pied ou monté, en agissant directement sur la nuque et la bouche du cheval. Elle exige toutefois une excellente main pour rendre le confort au cheval dès qu’il a cédé.
Et comme souvent, le cavalier qui a donné son nom à cet enrênement a été oublié. Son dispositif est décrit dans la Revue d’artillerie de 1903 où il apparait sous le nom du capitaine de cavalerie de C***(Colbert) : un capitaine d’artillerie C***(Charvet) avait imaginé un premier système en 1898, avant d’en parler à Colbert. Tous deux testèrent différentes combinaisons sur autant de chevaux d’armes que de manège, de chasse ou de course, tant à la longe, à pied que monté. Le premier retiendra un système de longe et le second une paire de rênes. Leur objectif était de dresser rapidement des chevaux parfois rétifs destinés à de jeunes soldats rapidement formés.

Si la longe du capitaine Charvet est tombée dans l’oubli, tout comme son inventeur, dont nous ne savons presque rien, les recherches biographiques ont été fructueuses auprès de la conservatrice du Château-Musée de la ville de Saumur sur le second : le fils du capitaine de Colbert avait fait don en 1969 des documents de son père au musée municipal de Saumur, pour alimenter le fonds du musée du cheval. Et grâce à une simple carte de visite, nous avons pu apprendre le prénom du capitaine et retracer son parcours militaire grâce aux informations récoltées auprès du conservateur du musée de la Cavalerie de Saumur.

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