Bibliothèque mondiale du cheval

« Le texte renvoie à 89 planches qui devaient former un atlas séparé, et qui n’ont jamais été publiées, par suite des événements politiques.

Mais l’Atlas qui contient les dessins originaux de ces planches a été conservé à la Bibliothèque de la Guerre. Ce précieux document, peu connu, se compose de planches in-f°, très finement dessinées et numérotées jusqu’à 87; numérotage irrégulier et visiblement provisoire, car certains n os sont au crayon. Les 2 planches qui contiennent des chevaux : la planche XXI Position du Cavalier à cheval avec ses armes le cheval sellé et bridé , et la planche XVII (ou XXXIV, le premier chiffre est biffé), Course des Têtes , sont signées Dantremont, ancien Gendarme du Roi, fecit , 1788. Il y a aussi une planche contenant 4 fig. pour les principes du galop, non signée et copiée sur La Guérinière . Une planche de formations est signée Daviot .

Une douzaine de ces planches ont été gravées et figurent dans l’Atlas à côté du dessin original, quelques-unes avec des corrections manuscrites qui indiquent qu’elles ont été refusées. Aucune n’a été éditée.

Cette Ordonnance a aussi été imprimée à Metz, par J.-B. Collignon , in-12 de 333 p. et a eu plusieurs éditions successives ^[1] Je possède un exemplaire de 1792; il est précédé de la curieuse lettre suivante, adressée le 26 Dec. 1792 aux autorités militaires par Pache , alors ministre de la guerre : « J’ai dernièrement adressé, Citoyen, aux différens Corps de l’armée, le Règlement du 24 Juin dernier, concernant la police et la discipline militaire; plusieurs Commandans en ont suspendu la lecture, par la raison que fait & arrêté au nom du ci-devant Roi, ce nom se trouvant souvent répété, eût pu exciter une rumeur dans un moment où le Soldat Français, sentant toute la dignité d’homme libre, eût entendu avec indignation un nom qui rappelle l’esclavage. Je vous recommande donc, Citoyen, avant d’ordonner la lecture de ce Règlement, ainsi que tous les autres publiés, soit nouveaux, soit anciens, de faire effacer le nom de Roi & de Majesté, partout où il s’y trouveroit, & d’y substituer le nom de république. » Mais, malgré cette lettre comminatoire, l’exemplaire ne contient aucune correction et on y trouve même le titre IX en entier, y compris les honneurs militaires dus au Saint-Sacrement , au Roi , aux Princes du sang , aux Maréchaux , etc. .

L’ Ordonnance de 1788 marque une époque dans l’instruction et la tactique de la Cavalerie. Elle était « le résumé des méthodes éprouvées des meilleurs officiers d’alors... Elle s’élevait à une telle hauteur au-dessus des précédentes qu’elle forme le commencement de l’époque qui s’arrête au 6 déc. 1829, car... l’Ordonnance du 1 er Vendémiaire an XIII n’est autre chose que celle de 1788, avec peu de changemens... et peu d’additions... » ^[1] d’Aldéguier , p. 96. Tout le passage est à lire. .

Malgré l’enthousiasme de d’Aldéguier , il est permis de penser qu’elle aurait pu, sans inconvénient, être sensiblement simplifiée; mais on doit reconnaître qu’elle est plus claire et plus complète que les précédentes, sur lesquelles elle est en visible progrès. Elle contient en particulier, à l’Art. II du Titre II. Une traité complet d’Équitation et de Dressage qui occupe 65 p. in-f°.

Les membres du Comité, auquel est due l’ Ordonnance de 1788 ne sont pas connus. On sait seulement (par les mémoires du duc Des Cars, alors brigadier de cavalerie et qui prit une part importante aux travaux préliminaires qui eurent lieu sur le terrain, au camp rassemblé près de Metz) qu’il était présidé par le comte Schonberg .

Quelques changements ont été apportés à cette Ordonnance en 1789. Ils concernent les formations et l’école d’escadron et ne sont pas très importants : Changemens faits à l’Ordonnance provisoire concernant les Manœuvres des Troupes à Cheval . » Mennessier de La Lance (1915-1921)