Ordonnance provisoire sur l’Exercice et les Manœuvres de la Cavalerie — An XIII / Collectif, An XIII- 1804 | |||||||||
Ordonnance provisoire sur l’Exercice et les Manœuvres de la Cavalerie, rédigée par
Ordre du Ministre de la Guerre. Du 1
er
Vendémiaire An XIII.
/ Collectif et
Règlements d’Exercices et de Manœuvres de la Cavalerie Française
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Français |
« Berthier , alors ministre de la guerre, réunit trois ans (après la dernière édition de l’an X), pour coordonner ces diverses Ordonnances et Instructions , et pour règlementer par un document officiel l’instruction de la cavalerie une commission qui rédigea l’ Ordonnance provisoire du 1 er Vendémiaire An XIII (1804), et qui était composée des généraux Bourcier , d’Hautpoul , Klein , Kellermann , Louis Bonaparte , Canclaux , Nansouty , Ordener , des colonels Marx et Maurice et de l’adjudant-commandant Curto .
Cette commission était parfaitement choisie et chacun de ses membres avait une compétence indiscutable.
François-Antoine-Louis, Comte Bourcier , 1760-1828, était aussi bon organisateur que brillant général de cavalerie.
Jean-Joseph D’Hautpoul , 1754-1807, déjà officier accompli sous l’ancien régime, avait mené avec succès, pendant les guerres de la République, d’importantes masses de cavalerie. Il était inspecteur général de cavalerie au moment de la rédaction de l’ Ordonnance .
Dominique-Louis Antoine, Comte Klein , 1761-1845, s’était distingué par sa bravoure et son coup d’œil et avait exercé d’importants commandements de cavalerie; ses aptitudes particulières l’avaient fait désigner en l’an XI, pour être commandant-instructeur dans l’armée italienne.
François-Étienne Kellermann , 1770-1835. Il venait d’entrer dans l’histoire par sa fameuse charge à Marengo, dans laquelle il avait montré la promptitude de son coup d’œil et de sa décision, qualités dont il ne cessa de faire preuve jusqu’à la fin de sa carrière. Il était aussi inspecteur de cavalerie en l’An XIII.
Louis Bonaparte , le futur roi de Hollande, 1778-1846. Il avait débuté dans l’artillerie, avait fait les campagnes d’Italie, puis celle d’Égypte où il passa dans la cavalerie comme chef d’escadron au 5 e Dragons. Peu de jours après le 18 Brumaire, il fut nommé colonel de ce régiment, fit une courte campagne en Portugal, et resta à son régiment en 1802, 1803 et 1804. Général de brigade le 10 avril 1804, et de division l’année suivante. C’était un homme brave, très attaché à ses devoirs militaires, quoique sans ambition et ayant peu de goût pour le métier des armes. Il avait, paraît-il, mis le Dragons sur un très bon pied. Il est cependant permis de penser que son frère a eu une part directe à sa nomination dans la commission de l’An XIII.
Jean-Baptiste-Camille, Comte Canclaux , 1740-1817. Il avait fait la Guerre de Sept ans comme lieutenant et capitaine de cavalerie, et commandait un régiment avant la Révolution; élève de l’ École de cavalerie de Besançon, puis maître d’équitation à cette école et ensuite dans son régiment. Il s’était toujours fait remarquer par ses qualités d’instructeur et de manœuvrier en paix comme en guerre.
Étienne-Antoine-Marie-Champion, Comte de Nansouty , 1768-1815. Officier déjà remarqué sous l’ancien régime, avait pris une part glorieuse aux guerres de la Révolution. Il commanda le 9 e Cuirassiers de 1793 à 1799, et « sut y entretenir une discipline et une instruction qui donnèrent à son chef, dans toute l’armée, la réputation d’un excellent chef de cavalerie. »
Michel, Comte Ordener , 1753-1811. Aussi officier de l’ancien régime, également remarquable par la promptitude et la sûreté de sa décision sur le champ de bataille que par sa bravoure : de l’an II à l’an VII, il avait eu 7 chevaux tués sous lui, avait reçu 8 coups de sabre, 3 coups de feu et avait eu un côté de la figure emporté par un boulet, ce qui l’avait rendu sourd.
Daniel, Baron Marx , 1761-1839. Simple hussard en 1778, il était passé par tous les grades et fut nommé colonel du 7 e hussards en l’an XI. Il avait fait toutes les campagnes de 1792 à l’an IX et fut retraité pour blessures en 1807. Il passait pour un habile manœuvrier et fut appelé, aussitôt après sa retraite, par le grand-duc de Berg pour organiser sa cavalerie ; Il publia plus tard, en 1810, un Tableau synoptique des Manœuvres de Cavalerie , d’après cette Ordonnance de l’an XIII à laquelle il avait collaboré.
Nicolas Maurice , 1762-1839. Il était maréchal-des-logis-chef à Colonel-Général Hussards en 1788 et fut employé à ce moment (probablement comme secrétaire) à la rédaction de l’ Ordonnance de 1788 ; il prenait donc part, pour la 2 e fois, à un semblable travail. D’après le rapport de la commission de l’an XIII, c’est à lui que sont dues les planches de ce Règlement . Il avait fait, comme colonel du 21 e de cavalerie. toutes les campagnes de l’an III à l’an VII. A ce moment, il fut nommé Commandant en second, puis en l’an X Commandant de l’École d’instruction des Troupes à Cheval Réorganisée à Versailles par le Directoire le 23 Floréal An VI. et occupait cet emploi lors de la rédaction de l’ Ordonnance de l’an XIII . C’était un homme brave et modeste : ayant obtenu deux grades en 1792 et 1793, il refusa celui de général de brigade. Il ne retrouva jamais cette occasion perdue, et fut retraité en 1815 comme colonel de gendarmerie d’Aldéguier, qui l’a connu, l’appelle le général Maurice. Peut-être, ainsi que cela s’est fait souvent sous la Restauration, avait-il été nommé Maréchal de Camp honoraire? .
Jean-Baptiste-Theodore, Baron Curto , 1772-1835. Était simple cavalier à Bourbon-Dragons en 1786. En 1803, il fut nommé Adjudant-commandant, prit part en cette qualité aux travaux de la Commission et fut nommé peu après colonel du 8 e Chasseurs. Curto fit la guerre presque sans interruption de 1792 à 1814, donnant partout les preuves de la plus éclatante bravoure: cependant, par une exception presque unique alors, ses états de services ne mentionnent aucune blessure.
Il apportait à la Commission le fruit de son expérience et. tout sabreur qu’il était, de ses qualités d’organisateur.
Ces courtes notes n’ont d’autre but que de montrer quelles garanties spéciales pour la bonne exécution du travail qu’il leur confiait, Berthier avait trouvées dans le passé des hommes qu’il avait choisis.
Il n’en est pas moins vrai que, d’après le Rapport même de la commission, elle s’est très peu écartée de l’ Ordonnance de 1788 : « Nous avons considéré le travail dont on nous a chargés, non comme devant être une Ordonnance nouvelle, mais simplement comme une nouvelle rédaction qu’il falloit rendre autant que possible plus claire, plus méthodique et plus simple ».
En somme, la Commission n’a guère simplifié et elle a conservé les manœuvres géométriques, sans souplesse et compliquées, des Règlements du XVIII e siècle.
L’Instruction individuelle du Cavalier est bien détaillée et contient même des notions d’hippologie, mais le dressage est très écourté.
Malgré son titre d’Ordonnance, ce Règlement ne porte pas la signature du Chef de l’État, mais seulement celle du Ministre. Tout provisoire qu’il était, il a duré jusqu’en 1829.
Une 2 e Édition a paru presque aussitôt. » Mennessier de La Lance (1915-1921)
: cavalerie , instruction , tactique