Aubert, l’écuyer des dames
Son Traité d’équitation, paru en 1836, que Monteilhet qualifiait de «remarquable, complet, serré et qui, tant par son bon classicisme que par sa minutie, tient un juste milieu entre celui de La Guérinière et celui de Steinbrecht », comportait, en plus du texte, un atlas de planches fort utile.
Fort de son expérience au manège Vincent, que l’on appelait le Manège des dames, il entreprit, avec la même rigueur, une adaptation de son enseignement à destination des femmes. Il ne faut pas oublier que l’époque et le vêtement les obligeaient à monter en amazone. L’enseignement dans les fourches se devaient d’être spécifique: il leur apprend donc à trotter à l’anglaise, galoper sur le bon pied en étant assise plus au milieu de la selle. Il leur conseillait également de raccourcir la queue de leur jupe pour éviter des accidents.
Pour lui, une femme doit apprendre à monter correctement pour éviter de ressembler à ces «folles» qui sur les Champs-Élysées, font «galoper leurs chevaux à toutes jambes à travers les diligences et les malle-postes! Riant comme des folles, le corps penché sur l’encolure du cheval, faisant de grands mouvements de bras en lui saccadant la bouche, elles s’inquiètent peu si la jupe de leur amazone drape avec grâce et convenance ou si elle laisse une latitude illimitée à l’indiscrétion des zéphirs !». Sa diatribe se tourne également contre les « écuyers industriels » qui forment en deux leçons et louent des chevaux payés d’avance. Tant pis pour la casse! Ce sera d’ailleurs le terreau fertile des illustrateurs, tout le long du siècle, comme Crafty qui se délectera à croquer les mésaventures des cavaliers en ville.
Aubert sera également un pourfendeur de la méthode de François Baucher première manière . Il garde une place entière dans le panthéon des écuyers, grâce à sa formation classique dans la pure tradition de Versailles, frottée aux voyages dans d’autres académies, comme Vienne ou Milan.
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