Appendice
I. — Os de la tête
Le crâne et la face comprenant un grand nombre d’os de formes à la fois très variées et très compliquées, il nous a paru à peu près indispensable de décrire sommairement chacun de ces os.
Le lecteur trouvera dans cette description le complément utile, sinon indispensable, du chapitre précédent1 .
Bien que très nombreux et parfaitement séparés, au moins dans le jeune âge, les os du crâne et de la face sont constitués, d’après la plupart des anatomistes, par quatre vertèbres transformées.
Partant même de ce point que les vertèbres constituent tout le squelette des animaux vertébrés en dehors des appendices représentés par les membres ; que les corps vertébraux sont complétés par deux parties annulaires : une supérieure (arc neural), logeant la mœlle épinière ; une inférieure (arc viscéral, formé par les côtes), emprisonnant les organes digestifs, respiratoires, etc., il a été possible de retrouver, par voie d’analogie, les arcs neuraux dans les os de la boîte crânienne, et les éléments des arcs viscéraux dans les os de la face.
A. — Os du crâne
Situé à la partie supérieure de la tête, le crâne comprend sept os, dont cinq sont impairs : l’occipital, le pariétal, le frontal, le sphénoïde, l’ethmoïde ; un seul est pair, c’est le temporal.
p. 364Ces os circonscrivent la boîte crânienne.
1° Occipital (Pl. VII ; fig. 1, A, B. B). — L’occipital occupe la partie supérieure et postérieure du crâne, et s’articule avec l’extrémité antérieure de la tige rachidienne. Il se coude à angle droit en avant et en arrière, et présente une face externe, une face interne et un contour.
La face externe donne naissance, antérieurement, aux crêtes pariétales (Pl. VII ; fig. 1, D) et porte, à l’endroit où l’os se coude, une grosse éminence transversale dite protubérance occipitale externe (Pl. VII ; fig. 1, A), formant la base de la nuque.
En arrière de cette éminence existe encore une autre saillie, la tubérosité cervicale, sur laquelle s’attache le ligament cervical.
Enfin, plus bas, on trouve le trou occipital, qui fait communiquer la cavité crânienne avec le canal rachidien, et sur les côtés duquel sont : 1° deux condyles (Pl. VII ; fig. 2, X, B, et fig. 139, 2. 2, du texte) ; 2° deux apophyses styloïdes (Pl. VII ; fig. 2, X, C, et fig. 130, 3, du texte) séparées des condyles par l’échancrure stylo-condylienne ; puis l’apophyse basilaire, qui va à la rencontre du sphénoïde (Pl. VII ; fig. 2, X, L, et fig. 139 du texte, 5), et, en dernier lieu, la ligne courbe supérieure (Pl. VII ; fig. 1, B. B), prolongeant latéralement la protubérance occipitale.
La face interne, concave, présente en avant une saillie trifaciée, la protubérance occipitale interne ; en bas, la face supérieure de l’apophyse basilaire, et répond à l’encéphale.
Par son contour, l’occipital s’unit au pariétal, à la portion tubéreuse du temporal et au sphénoïde. Postérieurement, ce contour est marqué par les côtés de l’apophyse basilaire et concourt à la formation du trou déchiré (fig. 139 du texte, 6), vaste ouverture irrégulière pénétrant dans le crâne, et divisée par un ligament, à l’état frais, en trou déchiré antérieur et en trou déchiré postérieur.
2° Pariétal (Pl. VII ; fig. 1, C). — Cet os s’incurve en voûte pour former le plafond de la boîte crânienne et se trouve borné, en haut, par l’occipital ; en bas, par le frontal ; latéralement, par les temporaux.
Il présente à étudier une face externe, une face interne et un contour.
La face externe, convexe, rugueuse, est divisée par deux crêtes courbes dites pariétales (Pl. VII ; fig. 1, D), qui, divergeant en bas, vont se réunir au bord supérieur de chaque orbite.
La face interne, concave, porte sur la ligne médiane une crête dite gouttière sagittale, et forme le plafond de la boîte crânienne.
Par son contour divisé en quatre bords, le pariétal s’articule avec les os voisins.
3° Frontal (Pl. VII ; fig. 1, E). — Coudé à angle droit sur les côtés, le frontal concourt à former la voûte crânienne et une partie de la face.
Il est borné : en haut, parle pariétal ; en bas, par les sus-nasaux et les lacrymaux ; de chaque côté, par les temporaux.
On lui reconnaît une face externe, une face interne, et quatre bords.
La face externe est divisée par la double coudure de l’os en trois parties : une médiane et deux latérales. La première, convexe dans le jeune âge, aplatie à l’âge adulte, présente, de chaque côté, une éminence dite apophyse orbitairep. 365p. 366 (Pl. VII ; fig. 1, F), recourbée en arrière pour former l’arcade orbitaire, et percée à sa base d’un trou appelé sus-orbitaire ou sourcilier (Pl. VII ; fig. 1, G).
Fig. 137. — Os antérieurs de la tête d’un fœtus à terme (cheval), désarticulés et vus en arrière
Les deux parties latérales de la face externe concourent en grande partie à la formation des orbites.
La face interne, concave, se trouve divisée en deux parties inégales par un relief transversal ; la partie supérieure, la plus étendue, présente une crête médiane qui se continue, en haut, avec une crête semblable du pariétal, en bas, avec l’apophyse crista-galli. La partie inférieure concourt à la formation de l’arrière-fond des cavités nasales et présente, latéralement, deux larges ouvertures qui pénètrent dans les sinus frontaux, vastes anfractuosités creusées entre les deux lames de l’os.
Par ses bords, le frontal se met en rapport avec les os voisins.
4° Ethmoïde (Pl. VII ; fig. 2, X, verso, G, H). — Situé à la partie antéro-inférieure du crâne, l’ethmoïde est un os léger, fragile, enclavé entre le frontal, le sphénoïde, le vomer, les palatins et les maxillaires supérieurs.
Il comprend trois parties : une lame perpendiculaire et deux masses latérales (fig. 137 du texte, D, E.E).
Située sur la ligne médiane et aplatie d’un côté à l’autre, la lame perpendiculaire de l’ethmoïde offre à étudier deux faces, l’une droite, l’autre gauche, tapissées par la muqueuse dite pituitaire, et quatre bords.
Les bords seuls exigent une description spéciale :
Le bord supérieur regarde le centre de la cavité crânienne et constitue l’apophyse crista-galli (Pl. VII ; fig. 2, X, verso, D).
Le bord inférieur se continue avec la lame cartilagineuse qui sépare les fosses nasales.
Le bord antérieur se soude avec la cloison verticale qui sépare les sinus frontaux.
Le bord postérieur s’unit, en haut, à la lame médiane qui sépare les sinus sphénoïdaux ; en bas, il se confond avec le vomer.
Les masses latérales de l’ethmoïde sont représentées par deux grosses tubérosités piriformes placées de chaque côté de la lame perpendiculaire et résultant de la réunion d’un grand nombre de lamelles osseuses très minces, roulées en petits cornets excessivement fragiles connus sous le nom de volutes ethmoïdales.
Leur surface intérieure est creusée de canaux très diverticulés s’ouvrant dans les cavités nasales.
5° Sphénoïde (Pl. VII ; fig. 2, X, verso, F, et fig. 139, 16, 16’, du texte). — Situé à la partie postérieure du crâne, dont il forme la base, entre l’occipital, l’ethmoïde, les palatins, le vomer, les ptérygoïdiens, le frontal et les temporaux, cet os est incurvé d’un côté à l’autre, épais dans sa partie moyenne, qui prend le nom de corps, et aminci sur les côtés, qui se prolongent inférieurement en forme d’ailes. Il présente deux faces et quatre bords.
La face externe, dont la partie médiane est figurée par le corps, présente sur ses côtés et en bas l’apophyse sous-sphénoïdale ou ptérygoïde (fig. 139 du texte, 17), aplatie d’un côté à l’autre et articulée avec le palatin et le ptérygoïdien ; puis, un peu en arrière, le conduit sous-sphénoïde (fig. 139 du texte, 18) et enfin p. 367l’hiatus orbitaire (fig. 139 du texte, 19), vestibule où aboutissent plusieurs conduits.
La face interne, concave d’un côté à l’autre, soutient le cerveau et offre sur la ligne médiane : la fossette optique (fig. 138 du texte, 5), présentant à son fond l’orifice supérieur du conduit optique ; la fosse sus-sphénoïdale ou pituitaire, encore appelée selle turcique ; puis, de chaque côté, les trois conduits sus-sphénoïdaux qui viennent aboutir dans l’hiatus orbitaire.
Fig. 138. — Os postérieurs de la tête d’un fœtus à terme (cheval) désarticulés et vus en avant.
Le bord supérieur s’articule avec le sommet de l’apophyse basilaire.
Le bord inférieur, dans sa partie moyenne, est creusé de deux larges cavités qui appartiennent aux sinus sphénoïdaux. Ces cavités sont séparées l’une de l’autre par une lame osseuse verticale qui se soude avec la lame perpendiculaire de l’ethmoïde.
Les deux bords latéraux s’articulent avec le frontal et le temporal.
6° Temporal (Pl. VII ; fig. 1, H, et fig. 2, X, E). — Placés de chaque côté de la boîte crânienne, les temporaux s’articulent avec l’occipital, le pariétal, le frontal, le sphénoïde, le zygomatique, le maxillaire inférieur et l’hyoïde.
p. 368Chacun d’eux comprend deux pièces non soudées chez le cheval : la portion écailleuse et la portion tubéreuse.
Fig. 139. — Tête de cheval (face postérieure).
Portion écailleuse (Pl. VII ; fig. 1, H). — Légèrement incurvée en écaille, cette portion présente une face externe, une face interne et un contour.
p. 369La face externe fait partie de la fosse temporale, et donne naissance, vers son milieu, à l’apophyse zygomatique (Pl. VII ; fig. 1, I), dont la base porte, en arrière, pour répondre au maxillaire inférieur, un condyle (Pl. VII ; fig. 2, X, J’) allongé transversalement et une cavité glénoïde (Pl. VII ; fig. 2, X, K), celle-ci limitée en bas par le condyle, en haut par une éminence dite sus-condylienne (Pl. VII ; fig. 2, X, J.)
La face interne ou cérébrale est divisée en deux parties par une gouttière verticale qui, en se réunissant à une semblable gouttière du pariétal, forme le conduit pariéto-temporal. La partie supérieure s’articule avec le rocher.
Par son contour, la portion écailleuse du temporal répond au pariétal, au frontal, au sphénoïde et à l’occipital.
Portion tubéreuse. — Cette pièce du temporal est excessivement intéressante à étudier, en ce sens qu’elle est creusée de deux systèmes de cavités qui renferment les principaux organes de l’appareil auditif : l’oreille interne et l’oreille moyenne ; mais ces cavités ayant été décrites en même temps que l’appareil de l’audition, nous nous contenterons de dire un mot ici de la surface extérieure de la portion tubéreuse du temporal, à laquelle nous reconnaîtrons quatre faces, un sommet et une base.
La face externe s’unit à la portion écailleuse.
La face interne présente le conduit ou l’hiatus auditif interne, petite fossette percée de plusieurs trous qui livrent passage à des nerfs, et dont la plupart pénètrent dans les cavités de l’oreille interne.
Au point de réunion de la face externe et de la face postérieure, on voit la crête mastoïdienne, qui se termine vers la base de l’os par une tubérosité dite apophyse mastoïde (Pl. VII ; fig. 2, X, G).
La base est irrégulière et présente, en dehors, le conduit auditif externe, qui pénètre dans l’oreille moyenne, et dont l’orifice extérieur a été nommée hiatus auditif externe (Pl. VII ; fig. 2, X, F).
Le sommet s’articule avec l’occipital.
B. — Os de la face
Beaucoup plus étendue que le crâne, chez le cheval, la face se compose de deux mâchoires : une supérieure, une inférieure.
La mâchoire supérieure est formée de dix-neuf os larges, dont un seul, le vomer, est impair ; les os pairs sont : les maxillaires supérieurs, les inter-maxillaires, les palatins, les ptérygoïdiens, les zygomatiques, les lacrymaux, les nasaux, les cornets supérieurs et les cornets inférieurs.
La mâchoire inférieure comprend un seul os : le maxillaire inférieur.
a. — Mâchoire supérieure
1° Maxillaire supérieur ou grand sus-maxillaire (Pl. VII ; fig. 1, P).
— Cet os, le plus volumineux de la mâchoire supérieure, s’articule : en haut, avec le frontal, le palatin, le zygomatique et le lacrymal ; en bas, avec l’inter-maxillaire ;p. 370 en avant, avec le sus-nasal ; en arrière et en dedans, avec celui du côté opposé.
On lui reconnaît trois faces, trois bords et deux extrémités.
La face externe présente : 1° une crête verticale se continuant, en haut, avec le zygomatique ; c’est l’épine maxillaire (Pl. VII ; fig. 1, P’) ; 2° le trou sous-orbitaire, orifice inférieur du conduit sus-maxillo-dentaire (Pl. VII ; fig. 1, Q).
La face interne, excavée et diverticulée, concourt à former la paroi externe des cavités nasales. Elle est divisée en deux parties : 1° une supérieure, qui donne attache au cornet maxillaire et présente l’orifice inférieur du conduit lacrymal, lequel se continue ensuite par une scissure jusqu’à l’extrémité inférieure de l’os ; 2° une inférieure, légèrement concave, formant le plancher des fosses nasales.
La face inférieure ou postérieure, à peu près plane, prend encore le nom de face palatine (fig. 139, du texte, 23), et se trouve parcourue, suivant sa longueur, par la gouttière ou scissure palatine.
Le bord antérieur répond au sus-nasal, à l’intermaxillaire, au lacrymal et au zygomatique.
Le bord externe ou inférieur est très épais et creusé de six grandes cavités nommées alvéoles, dans lesquelles sont implantées les dents molaires (Pl. VII ; fig. 2, X, S). Au-dessous du premier alvéole, ce bord devient tranchant et fait partie de l’espace interdentaire, qui sépare les dents molaires des dents incisives (Pl. VII ; fig. 2, X, Y).
Le bord interne met en rapport la face palatine avec l’analogue du côté opposé.
L’extrémité supérieure, la plus grosse, forme une protubérance à l’intérieur de laquelle existe un diverticulum du sinus maxillaire.
Extérieurement, elle présente une excavation assez profonde, au fond de laquelle s’ouvrent le trou nasal et le conduit sus-maxillo-dentaire ; c’est l’hiatus maxillaire, situé immédiatement en regard de l’hiatus orbitaire.
L’extrémité inférieure est creusée d’une cavité qui, en s’unissant à une cavité semblable du petit sus-maxillaire, forme l’alvéole du crochet (Pl. VII ; fig. 2, X, X).
2° Intermaxillaire, Petit sus-maxillaire, ou os incisif (Pl. VII ; fig. 1, R).
— Situé à l’extrémité inférieure de la tête, cet os se compose d’un corps ou base et de deux apophyses.
La face interne de la base s’unit à l’os du côté opposé, et se trouve traversée, d’avant en arrière, par une scissure qui forme avec la scissure correspondante de l’autre intermaxillaire, le conduit ou trou incisif (Pl. VII ; fig. 1, S).
La face externe ou labiale est recouverte par les lèvres.
La face postérieure, ou buccale, présente la continuation de la scissure palatine.
Des trois bords, l’externe mérite seul d’être étudié : il présente une ligne courbe à concavité tournée en haut, qui se trouve creusée de trois alvéoles pour loger les dents incisives.
L’apophyse externe (Pl. VII ; fig. 1, R’), continue la base et s’insinue, par son sommet, entre le maxillaire supérieur et le sus-nasal.
L’apophyse interne figure une languette osseuse mince et aplatie, séparée du reste de l’os par l’échancrure dite ouverture ou fente incisive (Pl. VII ; fig. 1, V).
p. 3713° Palatin (fig. 139, du texte, 22). — Les os palatins circonscrivent, en se réunissant, l’ouverture gutturale des cavités nasales et s’articulent avec le maxillaire supérieur, le sphénoïde, l’ethmoïde, le vomer, le frontal, et les ptérygoïdiens. Ils sont allongés de haut en bas, aplatis dans le sens latéral, et recourbés l’un vers l’autre à leur extrémité antéro-inférieure, qui s’aplatit d’avant en arrière.
4° Ptérygoïdien (fig. 139, du texte, 20). — C’est le plus petit des os de la tête. Situé en dedans du palatin, juxtaposé sur cet os, il représente, à proprement parler, une simple apophyse palatine.
5° Zygomatique (Pl. VII ; fig. 1, N, et fig. 2, X, P). — Encore appelé os malaire, os jugal, le zygomatique est aplati d’un côté à l’autre, situé sur le côté de la face et articulé avec le maxillaire supérieur, le lacrymal et le temporal.
Sa face externe, par sa partie supérieure, concourt à la formation de la cavité orbitaire.
Sa face interne est excavée et répond au sinus maxillaire.
Des deux bords, le postérieur ou massétérin constitue la crête zygomatique, qui se soude : en haut, avec l’apophyse de même nom ; en bas, avec l’épine maxillaire.
6° Lacrymal (Pl. VII ; fig. 1, L). — Petit os très mince coudé sur lui-même à angle droit, placé sous l’orbite qu’il concourt à former, le lacrymal se trouve compris entre le frontal, le zygomatique, le sus-nasal et le grand susmaxillaire.
Sa face externe, divisée en deux parties par la coudure de l’os, présente, dans sa partie supérieure, l’orifice du conduit lacrymal et la fossette lacrymale.
Dans sa partie inférieure, cette même face est pourvue d’un tubercule où s’attache l’orbiculaire des paupières, le tubercule lacrymal (Pl. VII ; fig. 1, M).
Sa face interne concourt à la formation des sinus frontal et maxillaire.
7° Sus-nasal (Pl. VII ; fig. 1, K). — Situés tout à fait à la partie antérieure de la tête, entre le frontal, les lacrymaux et les grands sus-maxillaires, les sus-nasaux, ou os propres du nez, présentent à étudier deux faces, deux bords, une base et un sommet.
La face externe est convexe d’un côté à l’autre.
La face interne, concave, forme, avec celle de l’os opposé, le plafond des fosses nasales proprement dites.
La base occupe l’extrémité supérieure de l’os.
Le sommet, pointu, constitue le prolongement ou l’apophyse nasale (Pl. VII ; fig. 1, X).
8° Cornets (Pl. VII ; fig. 2, X, verso, J, H). — Au nombre de quatre, deux de chaque côté, les cornets sont couchés verticalement, côte à côte, sur la paroi externe des fosses nasales, qu’ils divisent en trois méats ou gouttières.
Le cornet antérieur, supérieur ou ethmoïdal (Pl. VII ; fig. 2, X, verso, H), est constitué par une lame de tissu mince, fragile, papyracée, fixée à la face interne du sus-nasal, roulée sur elle-même, et prolongée inférieurement par une charpente fibro-cartilagineuse jusqu’à l’orifice externe du nez.
Le cornet postérieur, inférieur, ou maxillaire (Pl. VII, fig. 2, X, verso, J), ressemble sensiblement au premier et s’attache à la face interne du grand sus-maxillaire.
p. 372Les méats sont distingués en antérieur ou supérieur, moyen et postérieur ou inférieur (Pl. VII ; fig. 2, X, verso, M, N, O).
Les cornets ont pour but principal de fournir à la membrane du nez (pituitaire) une vaste surface de développement.
9° Vomer (fig. 139 du texte, 21). — Cet os impair, aplati d’un côté à l’autre, s’étend, sur la ligne médiane, du corps du sphénoïde au petit sus-maxillaire, sous le bord inférieur de la cloison du nez, à laquelle il sert de support.
b. — Mâchoire inférieure
10° Maxillaire inférieur (Pl. VII ; fig. 2, VI). — Non soudé avec aucun des os précédents, le maxillaire inférieur s’articule avec les temporaux par son extrémité supérieure.
Il a la forme d’un V et présente un corps et deux branches.
Le corps (A), arrondi extérieurement, soutient la lèvre inférieure et la partie libre de la langue, porte les incisives (D), les crochets inférieurs (E), et sert de base aux barres (L).
Il présente également, sur ses côtés et en haut, le trou mentonnier (C), orifice inférieur du conduit maxillo-dentaire.
Les branches (B), aplaties d’un côté à l’autre, plus larges en haut qu’en bas, recourbées en avant dans leur tiers supérieur, réunies inférieurement au corps, limitent entre elles un espace dit intra-maxillaire. On leur reconnaît deux faces, deux bords et deux extrémités.
La face externe est lisse inférieurement, rugueuse supérieurement.
La face interne présente, en haut, l’orifice supérieur du conduit maxillo-dentaire.
Le bord antérieur présente six alvéoles pour recevoir les dents molaires inférieures (F).
Le bord postérieur, divisé comme le précédent en une partie droite et en une partie recourbée par la scissure maxillaire (G), est épais dans sa partie rectiligne, chez le jeune animal, et devient plus ou moins tranchant avec les progrès de l’âge.
L’extrémité supérieure porte une surface articulaire pour répondre au temporal : un condyle (J) et une apophyse dite coronoïde (H), séparés par l’échancrure sigmoïde (K).
11° Hyoïde (fig. 140 du texte). — Bien que l’hyoïde ne puisse être compris dans les os de la tête, nous le décrirons immédiatement après ceux-ci, grâce aux connexions qu’il a avec eux.
Situé entre les deux branches du maxillaire inférieur, dans une direction oblique de haut en bas et d’arrière en avant, l’hyoïde sert de support à la langue, au larynx, au pharynx, et résulte de la réunion de plusieurs pièces distinctes disposées en trois séries : le corps (5) et deux branches (3. 3, 7. 7,).
Le corps présente un prolongement ou appendice antérieur (6), qui se plonge dans la langue, et deux appendices latéraux dits cornes thyroïdiennes, répondant au larynx (4. 4).
p. 373Les branches se composent de deux pièces : la première, corne styloïdienne ou kératoïdienne, petite corne (7.7), est en rapport avec le corps. La deuxième, la plus grande, constitue l’os, l’apophyse kératoide, ou encore la grande branche (3. 3), dont l’extrémité supérieure s’unit au prolongement hyoïdien du temporal.
Fig. 140 — Hyoïde.
II. — Nerfs crâniens ou encéphaliques
(Voy. fig. 115 et 116 du texte)
L’encéphale donne naissance à un certain nombre de nerfs dits crâniens, régulièrement disposés à droite et à gauche de la masse encéphalique, et distingués, par ce fait même, en première, deuxième, troisième paires, etc.
Le tableau que nous intercalons (pages 374 et 375) permettra au lecteur d’embrasser d’un seul coup d’œil l’ordre de succession, l’origine, les divisions principales, la distribution et les propriétés de ces nerfs.
III. — Vaisseaux artériels de la tête
(Voy. fig. 115 et 116 du texte)
Les artères carotides primitives, dont les branches terminales amènent le sang dans les différentes parties de la tête, naissent de l’artère axillaire, près de son origine, par un tronc commun, le tronc céphalique (Voy. IIIe partie, chap. II, § 1, Cou, et fig. 144 du texte), qui se termine, vers l’entrée de la poitrine, par une bifurcation commençant les deux carotides primitives.
Chacune de celles-ci monte alors le long de la trachée et arrive ainsi près du larynx et de la poche gutturale, où elle se divise en trois branches : les p. 374-375
NOMS. | ORIGINE. | DIVISIONS PRINCIPALES. | DISTRIBUTION. | PROPRIÉTÉS. | ||||
1re PAIRE OU NERFS OLFACTIFS. | Hémisphères cérébraux (lobes olfactifs) et isthme de l’encéphale, auquel les fibres de cette paire se rattachent à travers le corps striés. | ,, | ,, | Cloison médiane du nez et volutes ethmoïdales. | Nerfs des sensations spéciales. | |||
2e PAIRE OU NERFS OPTIQUES. | Isthme de l’encéphale (tubercules quadri-jumeaux). | ,, | ,, | Globe de l’œil. | ||||
3e PAIRE OU NERFS OCULO-MOTEURS COMMUNS. | Isthme de l’encéphale (pédoncules cérébraux). | ,, | ,, | Muscles de l’œil moins le droit externe, le grand oblique, et le droit postérieur. | Nerfs moteurs à simple racine. | |||
4e PAIRE OU NERFS PATHÉTIQUES. | Isthme de l’encéphale (pédoncules cérébraux). | ,, | ,, | Muscle grand oblique de l’œil. | ||||
5e PAIRE OU NERFS TRIJUMEAUX. | Isthme de l’encéphale (protubérance annulaire). | 1°. BRANCHES OPHTALMIQUES. | 1. Nerf frontal. | Paupière supérieure et front. | Nerfs mixtes à double racine. | |||
2. Nerf lacrymal. | Appareil lacrymal, muscles et téguments de l’oreille externe. | |||||||
3. Nerf palpébro-nasal. | Appareil lacrymal et pituitaire. | |||||||
2° NERF MAXILLAIRE SUPÉRIEUR. | 1. Rameau orbitaire. | Paupières. | ||||||
2. Grand nerf palatin. | Voile du palais, palais et gencives. | |||||||
3. Nerf stophylin. | Voile du palais. | |||||||
4. Nerf nasal. | Membrane pituitaire. | |||||||
5. Nerfs dentaires. | Molaires, crochets et incisives. | |||||||
6. Rameaux sous-orbitaires. | Côté du chanfrein. | |||||||
3° NERF MAXILLAIRE INFÉRIEURE. | 1. Nerf massétérin. | Muscle masséter. | ||||||
2. — buccal. | Glande molaire, muqueuse des joues et des lèvres. | |||||||
3. — du muscle ptérygoïdien interne. | Muscle ptérygoïdien interne. | |||||||
4. — temporal superficie. | Poche gutturale, parotide et téguments de la région temporale. | |||||||
5. — lingual. | Muqueuse linguale. | |||||||
6. — mylo-hyoïdien. | Muscle mylo-hyoïdien. | |||||||
7. Rameaux dentaires. | Dents. | |||||||
8. Nerfs mentonniers. | Lèvre inférieure. | |||||||
6e PAIRE OU NERFS OCULO-MOTEURS EXTERNES. | Isthme de l’encéphale (bulbe rachidien). | ,, | ,, | Muscles droit externe et droit postérieur de l’œil. | Nerfs moteurs à racine simple | |||
7e PAIRE OU NERFS TRIFACIAUX. | Isthme de l’encéphale (bulbe rachidien). | 1° BRANCHES COLLATÉRALES. | 1. Grandnerf pétreux surperficiel. | Traverse le rocher (temporal et va se jeter dans le ganglion de Meckel (hiatus orbitaire). | ||||
2. Petit nerf pétreux superficiel. | Ganglion optique. | |||||||
3. Filet du muscle de l’étrier. | Muscle de l’étrier. | |||||||
4. Corde du tympan. | Oreille interne. | |||||||
5. Rameau anastomotique du pneumogastrique. | Rejoint le pneumogastrique. | |||||||
6. Nerf du stylo-hyoïdien. | Muscle stylo-hyoïdien. | |||||||
7. Nerf du digastrique. | Muscle digastrique. | |||||||
8. Nerf du grand kératohyoïdien. | Muscle grand kérato-hyoïdien. | |||||||
9. Rameau cervical. | Muscle peaucier du cou. | |||||||
10. Filets pour la poche gutturale et la parotide. | Poche gutturale et glande parotide. | |||||||
11. Nerf auriculaire postérieur. | Muscles postérieurs de l’oreille. | |||||||
12. Nerf auriculaire moyen. | Tégument intra-conchinien. | |||||||
13. Nerf auriculaire antérieure. | Muscles antérieurs de l’oreille et du chanfrein. | |||||||
2° BRANCHES TERMINALES. | 14. Plexus sous-zygomatique. | Tissu des joues, des lèvres et des naseaux. | ||||||
8e PAIRE, NERFS AUDITIFS OU NERFS ACOUSTIQUES. | Isthme de l’encéphale (bulbe rachidien). | ,, | ,, | Oreille interne. | Nerfs des sensations spéciales. | |||
9e PAIRE OU NERFS GLOSSO-PHARYNGIENS. | Isthme de l’encéphale (bulbe rachidien). | 1° BRANCHES COLLATÉRALES. | 1° Rameau de Jacobson. | Membrane de la caisse du tympan. | Nerfs mixtes à double racine. | |||
2. Filets de communication avec leganglion cervical supérieur. | Ganglion cervical supérieur. | |||||||
3. Branche destinée au plexus carotidien. | Poche gutturale. | |||||||
4. Rameau pharyngien. | Pharynx. | |||||||
2° BRANCHES TERMINALES. | Ramuscules linguaux. | Muqueuse de la base de la langue. | ||||||
10e PAIRE, NERFS VAGUES, NERFS PNEUMOGASTRIQUES. | Isthme de l’encéphale (bulbe rachidien). | 1° BRANCHES COLLATÉRALES. | 1. Filets de communication avec le ganglion cervical supérieur. | Ganglion cervical supérieur. | ||||
2. Rameau pharyngien. | Pharynx et œsophage. | |||||||
3. Nerf laryngé supérieur. | Muqueuse du larynx, de la langue et de l’œsophage. | |||||||
4. Filets de communication avec le ganglion cervical inférieur. | Ganglion cervical inférieur. | |||||||
5. Nerf laryngé inférieur. | Muscles intrinsèques du larynx moins le crico-thyroïdien ; trachée et œsophage. | |||||||
2° BRANCHES TERMINALES. | 1. Plexus bronchique. | Muqueuse des bronches. | ||||||
2. Cordons œsophagiens. | Sac droit et sac gauche de l’estomac. | |||||||
11e PAIRE, NERFS SPINAUX OU NERFS ACCESSOIRES DES PNEUMOGASTRIQUES. | Mœlle cervicale (ces nerfs remontent dans le canal rachidien jusqu’auprès du pneumogastrique avec lequel ils sortent de la cavité crânienne). | ,, | ,, | Ganglion cervical supérieur, glande maxillaire, muscles sterno-maxillaire, mastoïdo-huméral et trapèze cervical. | Nerfs moteurs à racine simple. | |||
12e PAIRE OU NERFS GRANDS HYPOGLOSSES. | Isthme de l’encéphale (bulbe rachidien). | ,, | ,, | Muscles de la langue. |
1°. ARTÈRE OCCIPITALE. | BRANCHES COLLATÉRALES. | 1. Artère pré-vertébrale. 2. — mastoïdienne. 3. — atloïdo-musculaire. | ||||||
BRANCHES TERMINALES. | 1. Artère occipito-musculaire. 2. Artère cérébro-spinale*. | |||||||
2° ARTÈRE CAROTIDE INTERNE. | 1. Artère communicante postérieure. 2. Artère cérébrale moyenne. 3. Artère cérébrale antérieure. | |||||||
3° ARTÈRE CAROTIDE EXTERNE. | BRANCHES COLLATÉRALES. | 1° Artère maxillaire externe, faciale, ou glosso-faciale... | 1. Artère pharyngienne. 2. — linguale. 3. — sublinguale. 4. — coronaire inférieure. 5. — coronaire supérieure. | |||||
2° Artère maxillo-musculaire. 3° Artère auriculaire postérieure. | ||||||||
BRANCHES TERMINALES. | 1°Artère temporale superficielle. | 1. Artère auriculaire antérieure. 2. Artère sous-zygomatique. | ||||||
2° Artère maxillaire interne ou gutturo-maxillaire.. | Branches collatérales. | 1. Artère dentaire inférieure. 2. Artères ptérygoïdiennes. 3. Artères tympanique. 4. — sphéno-épineuse. 5. Artère temporale profonde postérieure. 6. Artère temporale profonde postérieure. 7. Artère ophtalmique. 8. — buccale. 9. — staphyline. 10. Artère dentaire supérieure. 11. Artère nasale ou sphéno-palatine. | ||||||
Branches terminale. | Artère palato-labiale ou palatine. |
1 | L’ordre que nous avons adopté ici s’applique exclusivement à la description de la tête et ne sera pas suivi pour les autres divisions, dont l’ostéologie, bien moins compliquée, n’a pas besoin d’être décrite d’une façon tout à fait spéciale. |