Romantisme à la Lancosme-Brèves

Le portrait du comte Louis Lancosme-Brèves (1809 – 1873) par Eugène Giraud est imprégné par le romantisme qui sied à cette époque. Mais sous la redingote et le chapeau haut de forme du jeune écuyer-dandy se cache un fin hippologue dont la verve  a coloré ses nombreux écrits.
On sait qu’il a fait ses armes au manège des Pages de Charles X de 1825 à 1829 où il a été l’élève du vicomte O’Hégerty . Il est également reconnu comme disciple des deux chefs de file de l’équitation du XIXe siècle, tout d’abord du Comte d’Aure puis de Baucher dont il finit par se brouiller. Il lui offrira tout de même Géricault, le cheval récalcitrant de Lord Seymour, que Lancosme-Brèves avait gagné en effectuant le tour du Bois de Boulogne sans se faire débarquer de son dos.
Mennessier relate, entre autres prouesses, « le fameux pari qu’il fit de parcourir au trot en arrière la distance qui sépare le rond-point des Champs-Elysées de l’Obélisque — et qu’il gagna en cinq minutes 25 secondes, le 28 juin 1856. Il dressa et fit même dresser par ses élèves des chevaux qui étaient montés sans bride .» Il s’engageait ainsi « à toutes les allures, de jour et de nuit, sur les parcours les plus difficiles, tels que les Champs-Elysées, le Bois de Boulogne, Vincennes… ». Il ajoute « C’était un polémiste redoutable : il savait trouver le point faible de ses adversaires, contre lesquels son érudition étendue sur toutes les matières hippiques lui donnait une force particulière. Baucher, le Colonel d’Azémar et bien d’autres en éprouvèrent les effets

Comme le fera D’Orgeix avec panache dans une vidéo dans les années 1990, Il se targue d’avoir mis au point une méthode rapide pour former cavaliers et chevaux ( Théorie de la centaurisation , 1860). Il obtint alors du Ministre de la guerre de l’époque de former vingt couples à sa méthode. Un succès, mais que personne ne pourra renouveler et qui fera écrire à Mennessier « Son enseignement n’est pas toujours clair; basé sur l’anatomie, il nécessite, pour être compris, des études scientifiques que tout le monde n’a pas faites, quoi qu’il prétende en avoir tiré la quintessence et l’avoir rendu intelligible aux 20 carabiniers qui lui furent confiés en 1860 . […] Malgré ses brillantes qualités personnelles, et malgré la grande notoriété qu’il avait méritée de son vivant, on ne peut dire que l’enseignement du Comte de Lancosme-Brèves ait laissé des traces bien durables. »

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