Bibliothèque mondiale du cheval

« Je suis cavalière. L’idée équestre de l’équilibre dans la légèreté ne devrait pas se limiter à l’équitation. C’est un art de vivre avec l’autre. De même que le zen est un art de vivre avec soi. Toute relation devrait se concevoir ainsi : disposer l’autre et soi-même de telle manière qu’il n’y ait pas de rapport de force et que chacun puisse exprimer le meilleur de lui-même, dans cette union des corps et des âmes ? Faire rendre à l’autre « tout le brillant que comporte son ensemble » écrit Beudant dans Extérieur et haute école . Quelle plus belle preuve d’amour que d’amener l’autre et réciproquement au sommet de ses possibles ? Mais dans un monde consacré tout entier à la consommation, il n’est ni besoin de culture, ni besoin de morale, ni besoin de beauté, ni besoin d’amour, il suffit de pouvoir acheter et vendre, et d’être un maillon de cette chaîne idiote dont toute l’énergie est consacrée aux objets périssables. Dans ce monde d’utilité, l’âme étouffe. D’ailleurs plus personne n’ose prononcer ce mot. Et les dépressions fleurissent. Comment s’en tenir à ça ? Après bien des errances et des essais manqués, j’en arrive à ne garder que quelques principes auxquels je m’interdis de déroger : Intransigeance, Magnificence, Jouissance. Ce sont les principes d’une Haute École du cœur. Certes, les principes sont passés de mode. Ils n’ont plus lieu d’être dans ce monde de consommation. Qu’importe, j’ai ouvert un Livre vierge pour leur recréer un lieu. J’y mets en scène des êtres en métamorphose, des êtres qui doutent mais refusent de n’être que le trait d’union entre l’argent et l’objet, des êtres qui aspirent à une forme d’amour et d’idéal qu’au besoin ils réinventeront de toute pièce, des êtres qui ont en partage ce même désir de retrouver dans une âme et un corps traversés par l’Esprit du Cheval le reflet d’un infini qui nous appelle et nous effraie. Que l’Amour-Cheval vienne d’un bond sur la scène. » Présentation de l’éditeur (2010)