« Les passions tardives sont, dit-on, les plus dévorantes. Ma réelle découverte du
cheval date de 1954. J’avais vingt ans lorsque j’ai intégré l’École nationale vétérinaire
d’Alfort. La passion de l’équitation ne m’a plus quitté. « Dessus, dedans, le moins
possible dessous » telle fut ma devise. À cette époque le cheval était, à Maisons
Alfort, l’animal de référence, la base de toutes les études sur l’animal. Je ne pouvais
m’en plaindre. Je croyais qu’après des millénaires de domestication, la soumission
du cheval à l’homme était entrée dans son potentiel génétique. Non, c’était faux.
Chaque race, chaque individu dans sa race a une individualité propre. L’utilisateur
d’un cheval doit en tenir compte dès son contact avec l’animal ! Tout cheval a besoin
d’être dominé, c’est une évidence, mais tout est dans la manière d’y parvenir. Pour
ce qui est "dessus", je peux affirmer, par expérience, que la "formation de base"
est la même pour tous les chevaux, quelle que soit leur destinée future, mais, je
le répète, le protocole peut être différent pour chaque animal. Vous vouliez en faire
un athlète, il faudra donc lui forger à la fois un moral d’acier et une musculature
harmonieuse qui lui permettront, naturellement, de répondre à tous les efforts que
vous saurez, le moment venu, lui demander. Pour ce qui est "dedans", ce n’est pas
tout à fait notre propos, bien que la détermination du potentiel physique et moral
d’un cheval que l’on veut acheter soit primordiale. Pour ce qui est "dessous", c’est
l’affaire intime du cavalier. » Présentation de l’éditeur (2010)