Chapitre XII
De la taille
La taille du cheval se mesure du sommet du garrot au sol. D’après Vallon, elle varie entre 1 mètre et 2m, 10. Toutefois, si ce dernier chiffre ne peut guère être dépassé, il est évident qu’on rencontre des sujets dont la taille n’atteint pas 1 mètre. Dans le relevé de leurs chiffres extrêmes, MM. Goubaux et Barrier citent un petit cheval de provenance espagnole qui avait 0m, 98. Nous avons vu nous-même dans un cirque, à Londres, un petit poney irlandais qui ne mesurait que 0m, 96.
Les différences de taille tiennent à la race et à l’individu, à la quantité et à la qualité des aliments, au sol, au climat, et aux soins que l’animal reçoit. « Partout, dit Vallon, où la nourriture est abondante et ne manque dans aucune saison, le cheval est ordinairement grand et étoffé, tandis que partout où elle est parcimonieuse, ne fût-ce que pendant une partie de l’année, il est petit et peu développé1 .»
Différents instruments servent à l’appréciation de la taille ; les p. 222plus communément employés sont la chaîne, la potence ou hippomètre proprement dit et la canne hippométrique.
La chaîne, actuellement au moins, est composée d’une tige solide, de longueur connue, mais toujours inférieure à la taille moyenne des chevaux, et d’un corps flexible fixé à cette tige (corde ou lanière de cuir), sur lequel sont disposés des nœuds indiquant les divisions de la mesure adoptée. Elle n’est plus qu’exceptionnellement employée par les marchands sur les champs de foire ; c’est alors leur fouet qui, disposé comme ci-dessus, tient lieu de cet instrument. La chaîne a l’inconvénient de toujours accuser une taille plus forte que si l’on s’était servi de l’hippomètre, grâce au contour de l’épaule qu’a dû suivre la partie flexible.
L’hippomètre le plus simple consiste en une tige plate ou quadrangulaire, longue d’environ 2 mètres, graduée de bas en haut, sur laquelle glisse une espèce de curseur horizontal que l’on arrête à l’aide d’une vis de pression, quand on l’a descendu doucement jusqu’au niveau supérieur du garrot.
Cet instrument, quelques modifications qu’on y ait apportées, a l’inconvénient d’être trop encombrant ; aussi, ne peut-on guère l’utiliser que dans les grands établissements, les régiments, etc.
On se sert le plus souvent, aujourd’hui, d’un instrument facilement transportable, la canne hippométrique. C’est une canne ordinaire qui engaine une tige métallique graduée, creusée supérieurement d’une rainure longitudinale destinée à loger une branche horizontale et le support qui maintient cette branche constamment perpendiculaire à la tige en question.
Pour mesurer un cheval, certaines précautions sont à prendre : on doit d’abord placer l’animal sur un terrain aussi horizontal que possible et le maintenir dans l’état de station fixe, la tête légèrement levée et l’œil du côté de la personne qui va toiser couvert avec la paume de la main. Quant à l’hippomètre, « on le place bien verticalement et au niveau du sommet du garrot, en ayant soin surtout que le bout inférieur ne s’enfonce pas dans quelque cavité. On abaisse alors la traverse, après avoir desserré la vis, et on la fixe de nouveau à la taille exacte de l’animal, que l’on trouve indiquée sur la tige2 . »
p. 223Il est indispensable, toutes les fois que l’on mesure un cheval, de tenir compte de la hauteur des talons de devant, de l’épaisseur des fers et des crampons, qui augmentent facilement la taille de l’animal de 1 ou 2 centimètres.
On doit apprécier la taille d’autant plus exactement qu’elle est un des principaux éléments du signalement, et que sans elle on ne peut déterminer sûrement la catégorie dans laquelle on doit ranger le cheval.
En général, le cheval grandit depuis sa naissance jusqu’à cinq ans. À partir de cet âge, sa taille reste stationnaire (Voy. Âge ; périodes et durée de la vie du cheval).
Nous avons vu, à propos des aptitudes, la taille qui convenait le mieux pour les différents services.