« S’il y a trop de vaches, trop de lait, trop de viande en Suisse, il n’y a par contre
pas assez de chevaux. Il faut en importer chaque année 2 500 pour les seuls besoins
des sports équestres… L’équipe helvétique de concours hippique, une des meilleures
du monde, est remontée en chevaux venus des quatre coins d’Europe — jamais en chevaux
suisses. La confédération n’est pourtant pas inapte à l’élevage : de très grands champions
sont sortis des pâturages helvétiques, tel Valido CH vainqueur à Aix-la-Chapelle,
en 1985.
Alors, où est le problème ? C’est d’abord, répondent les auteurs de ce livre, une
question d’organisation : en Suisse, un véritable fossé sépare encore le sport hippique
(consommateur) et le monde de l’élevage (producteur). C’est aussi, et surtout, un
problème de sélection, qu’il est urgent de baser sur le seul critère vrai : les performances.
Mais pour cela, encore faudrait-il disposer des sources de renseignements nécessaires.
Or, en Suisse, ces sources n’existent pas.
Ou du moins, n’existaient pas jusqu’à la parution de ce livre qui fournit, comme le
remarque dans sa préface le célèbre professeur Gerber « pour la première fois une
échelle objective pour l’évaluation des étalons suisses ».
Il fallait, pour réaliser ce travail monumental, toute la passion d’Isabel Domon,
34 ans, cavalière émérite et grand reporter à
24 heures
, le quotidien lausannois. Et tout le sérieux de Pierre-André Poncet, 37 ans, éminent
vétérinaire équin et très récent directeur du Haras fédéral d’Avenches. Il n’est d’ailleurs
pas sans intérêt de noter que sa nomination à la tête de la principale institution
chevaline de Suisse est postérieure à la rédaction de ce livre, qui se trouve ainsi
propulsé à la « dignité » de manifeste ou en tout cas de livre-programme. Plus modestement,
les auteurs ont voulu, avec ce guide pratique de l’éleveur suisse, jeter les bases
scientifiques à l’amélioration du cheval de sport helvétique, et contribuer à imposer
sur le plan mondial le label CH. » Présentation de l’éditeur (1986)