« "La Grande Guerre à cheval" n’est pas un livre d’Histoire, mais un livre qui raconte
une histoire : celle de la cavalerie française pendant la première Guerre mondiale,
dont l’action à cheval constitue l’un des volets les plus oubliés, voire méconnus,
du conflit. La terrible légende de la Grande Guerre a bien été écrite, pour l’essentiel,
par les grandes vagues de poilus, arcboutés dans les tranchées fangeuses ou envoyés
au feu pour des attaques sans retour. Malgré tout, des dizaines de milliers d’hommes
sont partis pour la guerre à cheval, armés de la lance ou du sabre, souvent avec une
cuirasse et un casque à crinière. Même réduite, la cavalerie montée restera présente
jusqu’à la fin de la guerre. Au début, le XIX
e
siècle est encore dans les armes, les conceptions de combat, mais aussi dans les
cœurs. Si les conscrits suivent leurs officiers, ceux-ci, surtout les plus jeunes,
veulent être les dignes héritiers des glorieux sabreurs de l’Empire. Ils brûlent de
venger leurs aînés de la cavalerie sacrifiée de 1870, ne rêvent pour la plupart que
de charges et de chevauchées victorieuses. Mais peu à peu, le rêve se brise. La cavalerie
allemande refuse le combat à l’ancienne. Les erreurs initiales du commandement dilapident
la cavalerie. L’installation de la guerre de position, l’échec des offensives sanglantes
imposées à l’infanterie, rendent inopérantes les qualités premières de l’arme : vitesse,
mobilité, surprise, capacité de choc. L’irruption massive de l’artillerie bouleverse
la manière de faire la guerre, tandis que la motorisation et l’aviation naissante
détrônent la cavalerie, en partie démontée. Les hommes ne sont pas en cause : la valeur
militaire de la cavalerie est reconnue au combat... à pied. Ainsi les cuirassiers
démontés deviennent des troupes d’élite qui s’illustrent notamment au Chemin des Dames.
Mais jusqu’au bout, des cavaliers mènent à cheval et au sabre des actions brillantes.
Après la fin de la guerre, ni l’Allemagne, ni la France ne suppriment leur cavalerie.
Mais celle-ci n’est plus qu’une infanterie portée, même si les manèges de Saumur ne
désemplissent pas. La guerre de 14 aura bien été la dernière charge de la cavalerie
française. » Présentation de l’éditeur (2014)