« Le titre de ce roman fait référence à une calligraphie du maître zen Taisen Deshimaru
(1914-1982) intitulée
le cheval du vide
, représentant un cheval dans un grand espace blanc. Pour les bouddhistes, le vide
(qui n’est pas vide mais plein) représente la vacuité. La vacuité est en chacun de
nous, comme le silence dans une pièce bruyante. Il "suffit" d’enlever le bruit, de
retirer ce qui le couvre, pour le découvrir. L’homme est alors éveillé.
Dans ce roman, le cheval permet au personnage principal, le narrateur, de s’éveiller.
Mais ce qui se présente à nos yeux est souvent trompeur, il faut traverser bien des
épreuves pour s’ouvrir à la réalité. C’est l’expérience que fait le "héros" emporté
malgré lui dans un tourbillon d’événements qui le dépassent, qui défient la logique
de l’espace et du temps, où, très vite, sa propre vie est en jeu.
Alors qu’il pense mourir, le narrateur découvre qu’il est dans le coma. Il comprend
que tout ce qu’il croyait vivre est le fruit de sa vie d’avant, de ses recherches,
de son enfance, des traumatismes qu’il refoule et qu’il lui faudra bien affronter,
de sa propre résistance à voir les signes qui ponctuent chaque situation traversée
et qui lui montrent (d’un chapitre à l’autre) sa vraie destinée. En s’éveillant de
son coma, il s’éveille, tout simplement, grâce au cheval. Car c’est bien le cheval,
omniprésent tout au long de son histoire, qui lui permet d’atteindre la vacuité, de
chevaucher le vide. » Présentation de l’éditeur (2014)