« On a souvent reproché aux cavaliers allemands de classe internationale, ceux que
l’on voit au cinéma ou à la télévision, de "briser" leur cheval et de le transformer
en robot. Il en est sans doute de même en ce qui concerne les autres cavaliers allemands.
La méthode que le colonel Alois Podhajsky a toujours préconisée et celle qu’il enseigne
dans ce livre ne répond absolument pas à ces critères. Pour lui, le professeur d’équitation
ne doit ni crier, ni punir, mais exhorter, apaiser, puis récompenser. On lira ces
phrases, reproduites textuellement : « l’empoi de tout moyen de force conduit à l’échec…».
et : « le cheval doit se sentir toujours à l’aise et faire son travail avec joie ».
Ce qui compte, pour ce professeur hors pair, c’est de donner à son cheval une impulsion
parfaite, à l’aide de ce qu’il appelle les "assistances" : c’est-à-dire les rênes
et les jambes. Cravache, éperons, pour lui, sont utiles, certes, mais avec la plus
grande réserve. Il punit ses chevaux bien moins souvent qu’il ne les récompense, et
la punition, pour lui, c’est de dire à l’animal qu’il n’a pas fait ce qu’il devait
faire. Les récompenses seront des caresses, des paroles affectueuses, un peu de sucre
au creux de la main et la fin du travail, avec le soulagement de sentir descendre
de selle son cavalier. S’il est un homme qui respecte l’animal, c’est bien Alois Podhajsky.
D’ailleurs, comment termine-t-il son livre ? Par ces cinq mots : LE CHEVAL EST TON
AMI. Il existe deux sortes de cavaliers, actuellement, en France : les amateurs de
ranches, plus ou moins misérables, où les chevaux vivent comme dans un camp de concentration
et sont montés dix heures par jour, même s’ils sont malades ou blessés, et les autres,
ceux qui veulent devenir de vrais cavaliers, avec ce que cela comporte d’affection
pour sa monture et de goût pour une tenue parfaite. Le cavalier d’Alois Podhajsky
est un homme bien élevé, dans toute la force du terme. C’est pourquoi tous les cavaliers
bien élevés doivent lire son livre. » Présentation de l’éditeur (1973)