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Le Cavalerice francois — 1602 / LA BROUE Salomon DE, 1602 | |||||||||||
Le Cavalerice francois, composé par Salomon de la Broue, Escuyer de l’Escuirie du
Roy et de Monseigneur le duc d’Espernon, contenant les preceptes principaux qu’il
faut obseruer exactement pour bien dresser les Cheuaux aux exercices de la carriere
et de la campagne. Le tout diuise en trois liures — Le premier traicte de l’ordre
general & plus facile des susdicts exercices et de la propreté du Caualier; le second
des modernes et plus iustes proportions de tous les plus beaux airs et maneges; Le
troisieme des qualités de toutes les parties de la bouche du cheval et des divers
effects de plusieurs brides différentes pourtraites et representees par leurs iustes
mesures aux lieux necessaires — Seconde édition, reueue et augmentée de beaucoup de
leçons et figures par l’Autheur.
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LA BROUE Salomon DE
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Français |
« Mais les exemplaires de cette édition de 1602 ne sont pas tous semblables. Les uns, généralement ceux tirés sur grand papier, contiennent, en tête de chaque livre et de l’ Avis sur le debvoir de l’Escuyer de grande Escuyrie, une jolie vignette représentant 5 Chevaux dans différentes attitudes, dont un monté, et une belle vignette héroïque en tête des trois dédicaces.
Dans les autres, ces vignettes manquent et sont remplacées par des vignettes ornementales assez grossières; mais dans tous, sur le titre du 3 e livre, se trouve une grande vignette représentant Abel sacrifiant, marque d’ Abel L’Angelier .
Dans certains exemplaires, le 1 er livre est seul de 1602 et les deux autres de 1608 et 1613. Les éditions de 1610 , 1612, 1613, 1620 , 1628 portent généralement l’indication de 3 e édition. Elles sont semblables à celle de 1602 et n’ont ordinairement pas les vignettes. Celles-ci se trouvent cependant sur quelques exemplaires, notamment ceux de 1610, qui contiennent aussi, en tête du 1 er livre, la jolie vignette ayant pour motif central les armes du Dauphin. Dans certaines de ces éditions, il y a une faute de pagination au 3 e livre dont la p. 105 et dernière est chiffrée 501 par erreur. Toutes sont chez Abel L’Angelier ou la veuve L’Angelier .
Enfin, on rencontre souvent des exemplaires dans lesquels manque l’ Avis sur le debvoir de l’Escuyer d’Escuyrie .
La
4
e
édition
est chez Charles du Mesnil, 1646. Elle est semblable aux précédentes comme titre,
disposition, planches et pagination.
La faute d’impression de la dernière p. du 3
e
livre n’y est pas reproduite.
Duplessis L’Équitation en France , p. 549. dit que La Broue fit graver par Lourdel le portrait de son ami Saint-Antoine au verso de la première p. de son livre. C’est possible, mais je n’ai vu ce portrait sur aucun exemplaire Supplément 1921 , Errata : (…) j’ai dit qu’on lisait à la p. 549 de l’ Équitation en France de Duplessis que La Broue avait fait graver par Lourdel le portrait de son ami Saint Antoine et l’avait placé au verso de la première p. de son livre, mais que je ne l’avais vu sur aucun exemplaire. Sur un renseignement qui m’a été obligeamment donné par M. Forbes Sieveking , Bibliothécaire du War Museum de Londres, je l’ai trouvé au verso du titre de l’édition de 1628 du Cavalerice François (Bib. Nat. S. 525J). Mais Duplessis a commis une erreur qui semble indiquer qu’il n’a pas vu ce portrait et qu’il ne l’a annoncé que sur un renseignement inexact. Ce n’est pas en effet le portrait de Saint-Antoine que La Broue aurait fait dessiner et graver par Lourdel pour faire honneur à son ami, mais bien celui de La Broue lui-même, entouré d’un exergue en forme d’une banderolle qui porte : Salomon de la Brove Escvier dv Roy , que Saint-Antoine a fait faire en son honneur et au-dessous duquel il a placé et signé le quatrain suivant :Ce nest poinct icy bas qve la nombrvs (sic) svite De tes rares vertvs se verra gverdonner (Guerdonner - récompenser) Car qvel lavrier povrroit ta gloire covronner Sy rien qve ta vertv negale ton merite Sainct Anthoine Escvier du Roy 1599 M. Lourdel F[ecit]Il eût été d’ailleurs contraire à l’usage de placer sur un ouvrage le portrait d’un personnage autre que l’auteur. .
La Broue fut un grand écuyer, mais il a été trop souvent mal jugé par des commentateurs qui ne l’avaient lu que superficiellement ou qui se sont bornés, sans le lire, à répéter ce que d’autres en avaient dit. « Considéré, par des écrivains modernes, comme un esprit étroit, terre à terre, borné même, cet écuyer est au contraire, un des plus profonds moralistes équestres que nous puissions rencontrer » Lancosme-Brèves. Loc. cit. .
Il a surtout été accusé de « barbarie et d’une brutalité révoltante » Musany , Propos d’un Écuyer . — Mussot , Commentaires historiques sur l’Équitation . — Paul-Louis Courier , Note 1 de sa traduction de l’Équitation de Xénophon . Nul reproche n’est plus injuste. Sans doute, comme tous les écuyers de son temps, qui attribuaient volontiers les résistances du cheval à sa mauvaise volonté, il use quelquefois de « châtiments » vigoureux.
Mais c’est l’exception, et, avant d’en arriver là, quelle patience au contraire, quelle préoccupation constante de recommander une sage progression, la douceur, l’étude du caractère de chaque animal, et d’être très sobre dans les exigences en suivant attentivement le développement des forces du cheval !
Ses récits du dressage de quelques chevaux difficiles ou extraordinairement craintifs sont à lire d’un bout à l’autre et sont un éclatant témoignage de sa patience, de son jugement et du remarquable esprit d’observation qui est sa qualité dominante.
Sa position à cheval, quoique bien supérieure à celle de Newcastle , peut être critiquée; mais plus d’un de ses préceptes sur la mise en main, sur l’appui, sur le tourner, etc. etc., méritent encore d’être étudiés.
C’était aussi un philosophe et un moraliste : ses observations sur le caractère et les défauts des cavaliers sont souvent remplis de finesse et de malice, sous un petit air bonhomme qui en double le prix.
Son Avis sur le debvoir de l Escuyer de grande Escuyrie est « un véritable modèle de civilité puérile et honnête, mis à la portée de l’intelligence des maîtres, souvent d’une écorce peu délicate, et de l’élève pour la plupart du temps espiègle, vif et courageux » Lancosme-Brèves. Loc. cit. .
Plus d’un éducateur peut y puiser d’utiles enseignements, car si La Broue connaissait bien les chevaux, il montre là qu’il connaissait admirablement aussi le cœur humain.
Le Comte de Lancosme-Brèves a consacré a ce remarquable écuyer une excellente étude, très complète, très approfondie et très intéressante Lancosme-Brèves. Loc. cit. . » Mennessier de La Lance (1915-1921)
: caveçon , dressage , embouchure , figures de manège , planche , plan de terre