Bibliothèque mondiale du cheval

École de Cavalerie — 1969 / LA GUÉRINIÈRE François Robichon de, 1969
École de cavalerie, contenant la connoissance, l’instruction et la conservation du cheval par M. de La Guérinière,... éd. anastatique / LA GUÉRINIÈRE François Robichon de
: Brive, Groupe d’études bibliophiles Jean Coudert, 2 Bd Clémenceau, 1969
: Reproduction en fac-similé de l’édition faite à Paris par La Compagnie en 1769
: 2 vol.
: 302, 255 p.
: fac-similé
: 21,5 cm
: Planches
Français

: Equitation / Dressage - travail du cheval

« L’édition in-folio de l’ École de Cavalerie est un des plus beaux ouvrages qui ait paru en France sur le cheval. Papier, caractère, tout est irréprochable et les belles planches de Parrocel lui donnent une valeur particulière. C’est une sorte d’encyclopédie hippique contenant tout ce qu’un homme de cheval doit connaître. L’extérieur, le dressage et l’équitation sont l’oeuvre personnelle de la Guérinière. Certains principes d’extérieur sont bons à retenir, mais c’est comme écuyer que l’auteur a fondé sa gloire durable et méritée d’être appelé le Père de l’Équitation Française. Profitant des modifications déjà introduites par d’habiles écuyers aux préceptes de l’École Franco-Italienne, il fit une école plus distinctement française, sans rien emprunter cependant à la méthode germanique ou anglaise. Son enseignement s’applique surtout à l’équitation de manège et même à l’équitation raffinée mais les quelques pages qu’il a consacré aux chevaux de guerre et aux chevaux de chasse contiennent plus d’un précepte qui n’a pas vieilli. Son œuvre est donc restée. Les chevaux de Parrocel forment une heureuse transition entre les mastodontes des peintres de la Renaissance et les chevaux de Carle Vernet, invariablement perchés sur quatre fils de fer. Le procédé sur lequel La Guérinière insiste le plus est "l’Épaule en dedans". Il accorde à cette leçon trois avantages : assouplir les épaules, préparer le cheval à se mettre sur les hanches et le disposer à fuir les talons. Il indique qu’elle est inséparable de la "Croupe au mur", ce qui revient à dire que cette dernière complète les effets de la première. La première ploie beaucoup dans les faux-ploiement, la seconde ploie peu dans le juste pli. Le second procédé décrit est la "Descente de main", couronnement de l’emploi des aides tel qu’il est conçu dans l’équitation française depuis Salomon de la Broue - c’est "cesser d’agir", c’est donc la preuve que le cheval peut se passer de leur secours. Le procédé suppose que "la main doit toujours commencer le premier effet et les jambes doivent accompagner le mouvement". L’ancienne école française fonde son travail sur le système de la "mise en main", qui combine "ramener" et "flexibilité de la mâchoire inférieure". Baucher, au siècle suivant, perfectionnera la "descente de main" en "descente simultanée des aides". Le dressage du cheval de La Guérinière s’établit sur l’obtention sur le cercle de l’inflexion latérale, perfectionnée dans l’Épaule en dedans, et sur son emploi jusque dans les airs d’école issus du rassembler. Il décrit trois postures dans lesquelles doit être un cheval lorsqu’il passage et piaffe : le demi-pli, la demi-hanche en dedans et les deux bouts en dedans. « On peut admettre ces différentes postures, en les appliquant diversement, suivant la différente structure de chaque cheval […] Le cheval y est préparé et entretenu quelqu’avancé qu’il soit par la leçon de l’épaule en dedans. » Ce beau pli que les anciens écuyers donnaient en maniant à leurs chevaux trouve son explication uniquement dans la recherche d’une belle attitude; lorsque ce pli est donné à l’ensemble du cheval dans l’attitude des deux bouts dedans c’est pour le faire "paroitre plus sur les hanches parce qu’il est plus étréci du derrière." » IFCE