Bibliothèque mondiale du cheval

« Cinquième édition particulièrement soignée de ce livre important pour le texte mais également d’un intérêt artistique certain pour la beauté de la typographie, la composition des pages, le nombre et le graphisme des lettrines gravées sur bois ainsi que des nombreuses planches qui l’illustrent. Il est ici relié avec un autre texte important de la littérature équestre italienne consacrée aux soins aux chevaux : le Traité de Maréchalerie de Filippo Scacco, sorti des presses du même éditeur. L’ouvrage de Fiaschi se compose de trois traités dont chacun possède en frontispice une planche gravée sur bois à pleine page représentant une scène en rapport avec le texte qui suit. La première planche introduit la partie consacrée à l’éperonnerie et figure l’atelier d’un artisan, ce dernier est en train d’ajuster un mors de sa fabrication dans la bouche du cheval que lui tient un gentilhomme ; la seconde nous présente l’intérieur d’un manège et un cavalier au pas suivant les conseils du maître de manège qui est probablement censé représenter l’auteur ; la troisième nous dépeint une scène de ferrage d’un cheval ainsi que l’intérieur de la forge. Il est intéressant de noter que ces planches ne figurent que dans les éditions italiennes de ce texte et ne seront pas reproduites dans les traductions en français éditées par les Perier de Paris.
Le texte de Scacco, quant à lui, ne traite que des soins aux chevaux et s’apparente à un pur traité de maréchalerie, genre dont le succès ira grandissant pendant les deux siècles qui suivront et qui constitue la base de ce qui deviendra dans la seconde moitié du dix-huitième siècle, la science vétérinaire. Ce traité de Scacco est unique en son genre, car, alors que la majorité des textes qui verront le jour sur ce sujet seront relativement pauvres en illustration, ici, ce ne sont pas moins de 53 figures gravées sur bois qui illustrent le texte, représentant des chevaux en pied affectés des pires symptomes et dont deux représentent une curieuse scène de fumigation ainsi qu’un squelette de cheval. Ces figures sont d’un intérêt non négligeable pour le document qu’elles représentent sur le modèle du cheval italien de la fin du seizième siècle, race aujourd’hui disparue et dont les caractéristiques morphologiques ne se retrouvent plus que dans certaines souches de chevaux de race lippizzane.
Mennessier: I, 480 - Huth: 7 - Toole Stott: 1955 - Nissen: 1350 - Wells: 2401 - Lipperheide: 2894 - Brunet: 10319 - Absent de Graesse et de Adams . » Philippe Deblaise — Philippica (2017-2019)