Équitation. Œuvres complètes / THIROUX Charles-Alexandre, An VII | |||||||||||
Équitation. Œuvres complètes de Charles Thiroux, Citoyen Français.
/
THIROUX Charles-Alexandre
|
|||||||||||
|
|||||||||||
Français |
« Malgré la différence du titre, c’est une 2e édition de l’ ouvrage précédent avec l’adjonction de la 4e Partie : Choix et dressage des chevaux au trait et à la selle , plus un plan complet d’administration des Haras à suivre pendant 26 ans.
Les principes d’équitation de Thiroux ne s’écartent guère de ceux de l’École française du XVIII e siècle, mais il en accentue encore les défauts de position, « le ventre gonflé, le bas du rein creusé, la ceinture et les hanches portées en avant ce qui lui (au cavalier) fait prendre la forme d’une S » p. 58 de l’édition de 1780 et p. 20 de celle de l’An VII.
La progression de son dressage à la selle est assez sage et généralement rationnelle. À remarquer qu’il embouche ses chevaux avec le mors de bride dès la première leçon.
Dans la 4e partie, il nous donne aussi un traité détaillé de dressage et de menage à la voiture et même à la charrette. Ces chapitres sont intéressants au point de vue de la conduite des voitures et nous donnent des renseignements complets sur l’art de mener au XVIII e siècle. C’est là aussi que l’on trouve expliquée, beaucoup plus clairement que dans le Parfait Cocher de La Chesnaye des Bois ou dans Garsault , la différence entre le menage à la française et le menage à l’italienne .
La lecture de cet ouvrage est particulièrement laborieuse. Le style en est ampoulé, souvent obscur, embarrassé de broutilles et de propos accessoires sans rapport avec les sujets traités. L’ordre et la division des matières pourraient être plus clairs. Enfin Thiroux abuse de la virgule : il en a mis presque à chaque mot, ce qui ajoute sensiblement à la difficulté qu’on éprouve à le lire.
La 1 re édition de son ouvrage est précédée d’une dédicace au Prince de Lambesc , grand Écuyer, dans laquelle il emploie toutes les formules ultra-laudatives alors en usage dans ce genre de littérature. Mais en l’an VII, quand il publia sa 2e édition, Thiroux était devenu un fervent républicain, et rien n’est plus amusant que la lettre dédicatoire qu’il adresse « à ses Compatriotes et à ses Concitoyens nés et à naître », pour essayer de se laver de sa première dédicace : « les méditations d’un citoyen français, dit-il, n’iront plus ramper sous la plume inquisitoriale d’un censeur à gages... « Les méditations qui rampent sous la plume.. ». sont à retenir comme spécimen du style de Thiroux . au lieu qu’avant 1789 (nos neveux auront peine à le croire), un traité sur l’équitation n’a pu passer à l’impression, qu’après avoir subi les radiations d’un censeur royal... »
« Républicains, s’écrie-t-il en terminant, que ceux d’entre vous, à qui mes œuvres, royalisées, tomberont en partage, veuillent bien en faire un holocauste à la liberté; je mourrais content, si j’avais vu brûler le dernier exemplaire ».
Le vœu du pauvre Thiroux n’a pas été exaucé, car je possède — et je ne suis pas le seul — la 1 re édition « royalisée » de son Traité . Elle est néanmoins assez rare. La seconde se rencontre plus facilement. » Mennessier de La Lance (1915-1921)