Manuel de Cavalerie / LA GUÉRINIÈRE François ROBICHON DE, 1742 | |||||||||||
Manuel de Cavalerie, où l’on enseigne d’une manière courte et facile la Connoissance
du Cheval, l’Embouchure, la Ferrure, la Selle, &a., la Manière de dresser les Chevaux
pour les différens Usages auxquels on les destine; l’Ostéologie du Cheval, ses Maladies
& leurs Remèdes; avec les Opérations qui se pratiquent sur cet animal, par Mr de la
Guérinière, Écuyer du Roi.
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LA GUÉRINIÈRE François ROBICHON DE
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Français |
« C’est le même ouvrage que les Elemens de Cavalerie, mais spécialement édité pour le Cours de Science militaire de Bardet de Villeneuve , dont ce volume forme le T. XI.
Les Elemens de Cavalerie sont, comme l’ École de cavalerie, dont ils ne sont en grande partie qu’un extrait presque littéral avec, parfois, une disposition différente des matières traitées, une sorte d’encyclopédie hippique contenant tout ce qu’un homme de cheval doit connaître. Les observations suivantes s’appliquent donc aux deux ouvrages.
L’ostéologie, la définition des maladies et les remèdes, ainsi que le Traité des opérations sont l’œuvre, nous dit la Guérinière, d’un « Médecin de la Faculté ». Celui-ci a tiré ses préceptes en grande partie de Solleysel . Leur valeur est donc médiocre. Le Traité des Haras est une compilation d’auteurs divers.
L’extérieur, le dressage et l’équitation sont l’œuvre personnelle de la Guérinière. Certains principes d’extérieur sont bons à retenir, mais c’est comme écuyer que l’auteur a fondé sa gloire durable et a mérité d’être appelé le Père de l’équitation française .
« Les Italiens, dit l’auteur de la notice qui le concerne dans la Biographie Didot , en important leur méthode en France, avaient fondé l’École Franco- Italienne; la Guérinière, profitant des modifications déjà introduites par d’habiles écuyers, fit une École plus distinctement française, sans rien emprunter cependant à la méthode germanique ou anglaise ».
Cette appréciation est exacte. Ce fut la Guérinière qui le premier, institua une théorie claire et précise pour l’équitation.
« Son livre, dit Musany ( Propos d’un Écuyer, p. 32), est une œuvre admirable, dont toutes les parties s’enchaînent avec ordre, et qui est rempli de vérités auxquelles le temps ne pourra rien changer ».
Sans doute, son enseignement s’applique surtout à l’équitation de manège et même à l’équitation raffinée, mais c’est à tort qu’on lui a reproché de ne pas en être sorti. Les quelques pages qu’il a consacrées aux chevaux de guerre et aux chevaux de chasse contiennent plus d’un précepte qui n’a pas vieilli et montrent que l’équitation du dehors ne lui était nullement inconnue.
Son œuvre est donc restée et plus d’un après lui s’en est inspiré. Depuis les critiques de Bohan , qui lui reprochait « ses singeries et ses chipotteries », l’ École de cavalerie a été souvent commentée et appréciée par des critiques éclairés qui lui ont rendu justice. Parmi les plus récents de ces commentaires, on peut citer les pages que Picard ( Origines de l’École de Cavalerie ), de Gâtines ( 2e Conférence hippique ), Musany ( Propos d’un Écuyer ), le Baron de Vaux ( Les Écoles de Cavalerie — Équitation ancienne et moderne ), Baron de Curnieu ( Leçons de science hippique générale ), le Comte de Lancosme-Brèves ( De l’Équitation et des Haras ), et le Lieutenant-Colonel de Lagarenne ( À la Française. Pages choisies de La Guérinière ), ont consacrées à ce grand écuyer.
Les personnages de Parrocel sont bien campés et bien dessinés, leurs attitudes gracieuses et élégantes. Ses chevaux prêtent à quelques critiques; l’anatomie est loin d’en être irréprochable, mais ils ne sont cependant pas sans mérite et forment une heureuse transition entre les mastodontes des peintres de la Renaissance, puis de Wouvermans et de van der Meulen , ceux aussi de l’illustrateur de Pluvinel , Christian de Pas , et les chevaux de Carle Vernet , invariablement perchés sur quatre fils de fer.
L’ École de cavalerie a été traduite en espagnol par D. Baltazar de Irurzun , Madrid, 1786-87; en allemand, par J. Daniel Knœll , Marburg, 1791; les Elemens de Cavalerie en italien par le Vicomte de Milleville , Venise, 1794. » Mennessier de La Lance (1915-1921)